Lot-et-Garonne : le badge pour jeter ses poubelles bientôt adopté en Dordogne

Dans le nord du département, la communauté de communes des bastides en haut-agenais périgord, met en place une redevance incitative basée sur le nombre de sacs noirs jetés mesuré grâce à un badge. Ce système devrait être adopté dans un an par les collectivités de Dordogne.
 

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Entre Monflanquin, Castillonnès et Villereal, dans le nord du Lot-et-Garonne, les plus dégourdis l’ont rajouté à leur porte-clés, ce badge bleu, indispensable lorsque l’on doit jeter un sac noir de déchets non recyclables.

Une nouveauté, depuis janvier de cette année, qui fait suite à l’arrêt en 2015, de la collecte des poubelles chez les particuliers.
Sur l’ensemble du territoire de la Communauté de communes des bastides en Haut-agenais Périgord -43 communes, 18000 habitants- que ce soit en ville, comme à la campagne, les camions-bennes ont disparu.

Pour tous les usagers, c’est la même punition. Il faut marcher, voire conduire, jusqu’à l’un des 140 points de collecte. Pas très marrant, surtout quand on commence à vieillir et que le corps se rouille.
Un service en moins pour la collectivité et pour chacun une nouvelle organisation domestique à imaginer et de nouvelles habitudes à adopter, comme ce tout nouveau réflexe : prendre son badge bleu.
 

 


La fonction essentielle de ce badge est de comptabiliser le nombre de sacs jetés sur l’année pour ensuite éditer la facture d’une redevance qui remplacera la TEOM, la taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères, jusqu’ici incluse dans la taxe foncière acquittée par les propriétaires.

A la différence de la TEOM qui était calculée d’après la valeur locative du bien de référence, cette redevance « incitative » sera fonction de la quantité de sacs noirs déposés.
Avec une part fixe, un forfait de 164 euros, donnant droit à 26 dépôts, puis une part variable pour tous les dépôts supplémentaires, à 1,87 euros par sac.

Pour l’année 2019, qui est une sorte de phase test, les usagers recevront une facture fictive puisqu’ils paieront une dernière fois la TEOM, mais ça leur permettra d’évaluer le montant de leur redevance.
Comme son nom l’indique la redevance incitative a pour but d’encourager les administrés à réduire leur production de déchets. Et ça marche, nous dit-on.
 

 


En quelques mois, le nombre de sacs noirs jetés a diminué de 50% et le tri a augmenté de 40%, dans ce coin du Lot-et-Garonne, d’après la communauté de communes (ce qui n’empêche pas, hélas, que certains jettent leurs sacs aux mauvais endroits).

Un très bon résultat, dû probablement au long travail de sensibilisation réalisé par la collectivité. Courant 2018, huit enquêteurs ont arpenté le territoire, pendant six mois, en faisant du porte à porte, pour présenter le nouveau système et encourager chaque ménage à réduire son volume de déchets.
Ce modèle d’organisation, avec point de collecte, badge et redevance incitative devrait arriver prochainement en Dordogne.

Le SMD3, syndicat départemental qui gère la collecte et le traitement des déchets en Périgord a déjà fait un premier pas en supprimant la collecte chez les particuliers en zone rurale.
Ce sera bientôt au tour des villes de perdre ce service. C’est pourquoi un peu partout ont été semés des containers semi-enterrés,  conçus pour pouvoir recevoir un futur lecteur de badge.
 


Joint par téléphone, François Roussel, président du SMD3 nous a confirmé que le principe était adopté et que comme dans le Lot-et-Garonne, il y aura une première année à blanc, probablement l’année prochaine.
 
Tous ces efforts des collectivités pour faire évoluer la technique et la logique de la collecte des poubelles est dû à la loi sur la transition énergétique présentée en 2015 par Ségolène Royal (PS), alors ministre de l’environnement.

Au rayon ordures, cette loi a fixé pour objectif de diminuer de 50% le volume des déchets enfouis. Or, en Lot-et-Garonne, comme en Dordogne, les déchets non recyclables sont enterrés.  Et comme souvent en France, c’est par le moyen de l’argent et d’une taxe que cet objectif devrait être atteint.
 

 


Les déchets stockés dans les décharges sont soumis une taxe, la TGAP, taxe générale sur les activités polluantes, dont le montant va considérablement augmenter, de 24 à 65 euros en 2025.

Ce coût payé d’abord par les entreprises qui gèrent les décharges est ensuite répercuté sur les administrés, d’où l’urgence pour tout le monde de réduire nos volumes de déchets, aussi bien pour la planète, que pour le porte-monnaie.

 

 

 

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