Pendant des siècles, sur les chemins et routes caillouteuses du Limousin, on circulait en sabot. Histoire d'une tradition racontée avec les cartes postales anciennes de la photothèque de Paul Colmar.
Dès le XVe siècle, dans nos contrées, hiver comme été, le sabot était porté. Cette chaussure paysanne faite d'une seule pièce de bois évidée est bien plus confortable qu'on ne le croit et demande un savoir-faire hors pair pour être fabriquée.
Le sabotier
Regardez-le, avec sa hache à bûcher. À partir du même bois léger, bouleau, hêtre ou peuplier, le sabotier vous habillait le pied. Une herminette pour dégager le talon, un paroir pour les finitions, creusage, vidage à la cuillère et quelques jours de séchage.
Le pied bien au chaud...
Dans nos campagnes, on usait trois paires par an, parfois ferrées, garnies de clous, afin qu’elles durent plus longtemps. Sabot du dimanche aussi, décoré à bride de cuir, pas de chaussettes, une semelle de paille tressée, aérée par de la fougère l’été. Il arrivait même que l’on parfume de fleurs, de substances végétales afin de masquer l’odeur ?
Un peu lourd à porter, mais excellent isolant thermique, protégeant des chocs et de l’humidité, sa fabrication s’appelait le sabotage, terme aujourd’hui dévoyé, sans doute par la faute d’un pauvre hère, qui ne trouvait pas chaussure à son pied...
Avec l'avènement du cuir, on délaissa petit à petit sabots et sabotiers. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'une poignée en France à fabriquer ces chaussures d'autrefois.