Deux patients Covid en provenance de Lyon sont arrivés en Corrèze vendredi 13 novembre 2020 par avion médicalisé pour être transférés au service réanimation de l'hôpital de Brive. D'autres pourraient suivre en Haute-Vienne. Explications.
Le Limousin ne fait pas partie des zones les plus touchées, ses structures médicales peuvent donc accueillir des patients en réanimation, ce qui sera bientôt le cas Haute-Vienne. « Je pense qu’il va y avoir des transferts de patients vers Limoges dans la semaine qui vient » nous confiait François Négrier, le directeur de l’ARS en Haute Vienne jeudi 12 novembre 2020.
Ces décisions se prennent au niveau du Ministère de la Santé qui se coordonne ensuite avec les Agences Régionales de Santé et les hôpitaux.
Les décisions se prennent en quelques heures, en général de la veille pour le lendemain.
A la date du 12 novembre 2020, sur les 27 lits de réanimation du CHU de Limoges, 8 étaient occupés par des patients Covid, d’autres par des pathologies différentes mais il restait encore de la place, ce chiffre de 27 lits pouvant d’ailleurs être revu à la hausse en cas d’accélération du nombre de malades nous indique le service communication du CHU.
La réanimation, une compétence très spécifique
Lorsqu'on parle de lits de réanimation, cela implique une ou plusieurs défaillances d’organes chez le patient qui nécessitent le recours à des techniques spécifiques et une surveillance 24h sur 24.
En Limousin, seuls le CHU de Limoges, le CH de Brive et le CH de Guéret sont en mesure d'appliquer ces compétences.
Pour autant, les autres établissements de santé, publics ou privés, s'organisent et prennent leur part face à la deuxième vague de Covid-19.
La polyclinique de Limoges en soutien du CHU
"Nous avons une unité de médecine Covid de 15 lits, 4 sont actuellement occupés, on a donc encore 11 places disponibles" nous explique Thomas Roux, le directeur de la polyclinique de Limoges jeudi 12 novembre 2020.Nous avons l’autorisation pour transformer 12 lits de surveillance continue mais ce sera de la réa de transition
En clair, précise un anesthésiste-réanimateur issu de cette même structure : « Il ne s’agira pas de patients Covid à réanimer mais on pourra décharger le CHU pour d’autres types de malades. Le mot d’ordre, c’est l’adaptabilité, nous communiquons en permanence ». Un travail en réseau qui a déjà permis le transfert d'une vingtaine de patients au profil gériatrique du CHU vers la polyclinique.
Les services de réanimation souffrent d'un manque de personnel chronique
Au niveau national, les services de réanimation souffrent d'un manque de personnel chronique. Comme l'indique le syndicat des anesthésistes-réanimateurs dans un communiqué national le 9 novembre 2020, les services de "soins critiques" (dont font partie les services de réanimation), bénéficient d'une "organisation structurelle conditionnée par un environnement technologique de pointe et un personnel hautement qualifié, dont la pénurie est chronique".
De 5000 lits de réanimation, nous pourrions monter jusqu'à 12 000 si la situation sanitaire l'exigeait. Nous avons des équipements de protection, des respirateurs, des stocks de médicaments pour faire face à une vague plus haute que la 1ère. 2/5
— Olivier Véran (@olivierveran) October 11, 2020
"Quand on ouvre un lit de réanimation, ce n'est pas simplement mettre un respirateur et des appareils à côté d'un lit : on compte à peu près cinq personnels soignants pour faire tourner un lit de réanimation qui demande une surveillance continue 24h sur 24 et 7 jours sur 7" alertait Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France vendredi 23 octobre sur franceinfo, "Ce n’est pas le manque d’équipements qui va poser problème" dans les hôpitaux ces prochaines semaines, "c’est le manque de soignants".