"On est sorti du "quoi qu'il en coûte". 521 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi en 2023 en Limousin

Des chiffres à la fois inquiétants et attendus : 521 entrepreneurs ont perdu leur activité en 2023 en Limousin, soit autant de sociétés qui ont dû mettre la clé sous la porte. On vous explique, en chiffres, les causes de ces pertes d'emplois.

Beaucoup le redoutaient depuis la crise sanitaire : le nombre de pertes d'emploi d'entrepreneur atteindrait désormais son plus haut niveau depuis la crise financière de 2016. Selon l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs de l'association GSC, plus de 500 entrepreneurs ont donc perdu leur activité en Limousin :

  •  314 en Haute-Vienne ;
  • 151 en Corrèze ; 
  • 56 en Creuse.

Près de la moitié de ces pertes d'emploi se concentre dans les secteurs du commerce et de la construction. 

L'étude évoque aussi la plus grande vulnérabilité des petites structures. Parmi ces chefs d'entreprise, huit patrons sur dix dirigeaient des établissements de moins de trois salariés. 

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Fin des aides 

Tous ces chiffres ont des explications communes : la reprise des procédures Urssaf, la hausse des taux d'intérêt, mais aussi la fin des aides COVID. 

Selon les spécialistes, une grande majorité d’entreprises qui ont cessé leur activité en 2023 auraient dû le faire bien avant si elles n’avaient pas bénéficié de cette perfusion financière de l’État durant la crise sanitaire.

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Le nombre de pertes d’emploi d’entrepreneurs atteindrait désormais son plus haut niveau depuis la crise financière de 2016. Reportage à Limoges Intervenant(e)s : -Pierre Massy Président CCI Limoges Haute-Vienne / - Marion Oriez Présidente du tribunal de commerce de Limoges ©Emmanuel Denanot, Pascal Coussy, Guillaume Schons, Marion Reiler

Des pertes d'emploi qui signifient qu'autant de sociétés ont dû mettre la clé sous la porte sur fond de PGE, le Prêt Garanti par l’État.  Selon Pierre Massy, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Limoges Haute-Vienne, "ces entreprises ont été maintenues et prolongées artificiellement par l'apport du PGE, par des reports d'échéances. Mais nous arrivons devant ce fameux mur du PGE, il faut désormais le rembourser, il n'y a plus d'aides. On est sorti du "quoi qu'il en coûte"

Quelles perspectives ? 

Aujourd’hui, l’analyse des chiffres tend vers une régularisation de la situation, comme l'explique Marion Oriez, présidente du tribunal de commerce de Limoges : "sur l'exercice 2023, on a enregistré 40% de défaillances en plus par rapport à 2022. Sur le premier trimestre 2024, nous sommes en retrait par rapport au premier trimestre 2023. Pour autant, il n'y a pas lieu de se réjouir, et de se dire que le pire est derrière nous. La trésorerie des entreprises se tend, le nombre de dossiers "préventions" (antichambre des procédures collectives) augmente. Mais pour l'instant, cela ne se traduit pas par une augmentation des dépôts de bilan".

Avant le covid, le tribunal de commerce de Limoges voyait passer à sa barre en moyenne 300 entreprises chaque année, un chiffre qui a été divisé par deux voir par trois durant la crise sanitaire.

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