"On maintient les petites exploitations avec de la perfusion", la PAC vue des agriculteurs aquitains

Que signifie la Politique agricole commune quand on est agriculteur Aquitaine ? A deux mois des élections européennes, quatre agriculteurs ont accepté de nous expliquer, à la fois les contraintes et les avantages de cette PAC.
 

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Clément Dartiguelongue est producteur  laitier dans le Béarn, à Momas. Son exploitation compte 43 bêtes. Pour cet agriculteur, les aides bovines et laitières de la PAC représentent 17 000 euros par an. Soit 13% de son chiffre d'affaires, une aide indispensable.

Pour autant, le petit producteur déplore que la réglementation de l'Union européenne favorise les plus gros exploitants. "Pour avoir un élevage de plus de 50 vaches, il faut faire classer son exploitation. Ce qui signifie qu'il faut avoir un cahier des charges, qui remplit certaines conditions".
 

Les pays étrangers n'ont pas les mêmes contraintes. Nous on doit respecter certaines dates, remplir le cahier des charges, on a la réglementation sur le nitrate… Tout ça c'est lié à la PAC.



Le voisin de Clément, Jean-Louis Campagne touche lui 6 000 euros annuels de l'Union européenne,  pour une exploitation de 8 000 volailles. Pour lui aussi, cette somme est capitale et lui permet de maintenir un équilibre financier. Pourtant, la répartition des aides lui semble inégale. "Le problème, c'est qu'il y a 80% des aides qui vont à 20% des agriculteurs."

 

On a toujours beau réformé la PAC, cette proportion est maintenue. On maintient les petites exploitations avec de la perfusion.
 


L'agriculteur estime devoir sa survie à son choix de privilégier la vente directe et ne pas être sur les cours mondiaux. Les deux agriculteurs Béarnais, qui travaillent en moyenne 70 heures par semaine., vivent avec l'équivalent du SMIC.

 

Solidarité

A une trentaine de kilomètres de là, à Navarrenx, Franck Laborde cultive du maïs. Lui, qui fut un défenseur de la PAC, en déplore cependant les dérives, et notamment la mise en place de mécanismes de solidarité, qui lui ont fait perdre 30% de ses aides.

Cette solidarité implique que les ressources puisées dans le budget communautaire soient désormais affectées à des dépenses communes et non aux Etats membres en fonction de leurs contributions.
 

Pour un producteur roumain, le coût de production de la tonne de maïs est de 100 euros. Pour nous, ce coût est à 150 euros. Avec l'harmonisation des subsides européens, le producteur roumain touchera autant que le producteur français. Ca c'est un  danger pour l'agriculture française

 

Quelles normes pour le bio ?

Xavier de Saint Angel, a une exploitation de 400 hectares en Gironde.  Il s'est lancé dans une parcelle de bio, avec du soja et du tournesol sur une centaine d'hectares. Lui aussi s'inquiète de voir les cahiers des charges varier entre le label bio français et celui des pays étrangers.

"On peut imaginer potentiellement des engrais autorisés ailleurs en Europe ou hors UE, et qui ne le seraient pas en France"


Regardez le reportage de France 3 Aquitaine

 
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