Faut-il s'inquiéter pour l'avenir de l'hôpital d'Ussel ? Depuis plusieurs années, il fait face à un manque de praticiens. Conséquence : les actes sont moins nombreux, ce qui a entraîné un déficit estimé à 3,5 millions d'euros en 2017 et huit millions en cumulé.
Le sénateur corrézien Daniel Chasseing a interpellé l'Agence Régionale de Santé à ce sujet. Elle assure que certaines pistes d'espoir existent.
Le 28 juin dernier, le conseil de surveillance de l'hôpital d'Ussel refusait de voter son budget et envoyait une motion à l'ARS (Agence Régionale de Santé) pour l'alerter sur la situation de l'établissement.
Une sonnette d'alarme également tirée mi-août par Daniel Chasseing. Pour le sénateur corrézien, il ne s'agit pas encore de s'inquiéter pour la survie de l'hôpital, mais mieux vaut prévenir que guérir :
Car son déficit semble plus structurel que conjoncturel, du fait de ses difficultés, ayant tout d'un serpent se mordant la queue : moins de chirurgiens, moins d'opérations, moins d'opérations, moins d'argent…
Il ne s'agit pas d'inquiéter la population, l'hôpital ne va pas fermer, il n'y a pas de problèmes à ce niveau-là, mais pour l'avenir, on voit que l'hôpital est sous-doté...
Les syndicats y voient notamment une limite du mode de financement de ces structures hospitalières en faible bassin de population.
Il y a moins de praticiens. C'est lié à la tarification à l'acte, mais aussi au fait que tous les ans, sans arrêt, les tarifs baissent, donc même avec une activité en augmentation de 200 %, on n'arriverait pas à couvrir ce déficit. C'est le système de financement des hôpitaux qui n'est pas adapté aux établissements sur un secteur tel celui d'Ussel. (Marcelle Leroy, diététicienne-nutritionniste et déléguée CGT à l'hôpital d'Ussel)
Du côté de l'ARS, qui a déjà versé près de deux millions de subventions depuis deux ans à l'hôpital, on assure que l'avenir n'est pas menaçant, surtout s'il peut se conjuguer avec Limoges et Clermont-Ferrand.
Nous travaillons très activement avec les deux CHU : celui de Limoges et celui de Clermont-Ferrand, qui correspond aussi au bassin de vie naturel pour Ussel, pour faire en sorte qu'il y ait des postes partagés entre ces établissements et le Centre hospitalier de Haute-Corrèze. (Romain Alexandre, Directeur de la Délégation départementale 19 de l'Agence Régionale de Santé Nouvelle Aquitaine)
Faire venir des praticiens : une volonté affichée, tout comme celle de garantir au minimum la pérennité de la maternité et du service des urgences.