Isolés socialement, les étudiants sont également nombreux à être touchés par la précarité qui s'amplifie en cette période de crise sanitaire. A Périgueux, le Secours populaire organise des distributions de nourriture auprès de nombreux jeunes adultes.
Depuis des mois, leur vie est à l'arrêt. A Périgueux, les volets des résidences universitaires sont désespérément clos. Les étudiants doivent suivre leurs cours en présentiel.
Sur le campus, l'une des rares manifestations d'activité se manifeste par la venue du bus du Secours populaire. A chaque distribution, entre quinze et cinquante étudiants l'attendent de bon matin, pour bénéficier de colis alimentaires.
Parmi eux, Manon, 21 ans, qui vient chaque semaine. Cette étudiante en deuxième année de droit avait pris pour habitude de remplir son frigo en se rendant chez ses parents. Les confinements, puis la crainte de la contamination l'ont contrainte à revoir ses habitudes.
"Je viens ici depuis le mois de novembre, explique-t-elle. C'est gratuit, et cela me permet de faire plusieurs repas en dépensant beaucoup moins en nourriture".
Cinquante euros par mois pour manger
La jeune femme, boursière et bénéficiaire des APL doit verser chaque mois 200 euros de loyer de sa poche, auxquels s'ajoutent les frais liés à sa voiture. "Il me reste très peu pour la nourriture. Il m'est arrivé de me retrouver avec 50 euros pour le mois. C'est très serré".
Un constat partagé par Léa, 23 ans, étudiante en master d'enseignement, qui a vu, comme beaucoup, les offres d'emploi fondre comme neige depuis l'arrivée de la pandémie. "A la fin du mois, en tant qu'étudiant, on n'a pas forcément les moyens. J'ai dû déménager pour mes études, je suis loin de mes parents et de ma famille, ces distributions aident beaucoup".
Ici, le sac plein de nourriture est facturé un euro. "C'est une participation symbolique, mais qui est importante aussi pour la dignité des personnes, précise Christine Bernard, directrice du Secours Populaire en Dordogne.
Une précarisation qui prend de l'ampleur
Il n'aura suffit que de quelques mois pour que la population étudiante se retrouve à la fois isolée socialement et professionnellement. A Périgueux, le restaurant universitaire qui permet de déjeuner à des tarifs préférentiels est formé, faute d'étudiants en nombre suffisant sur le campus.
Isabelle Porte, directrice du Crous de Périgueux est témoin de cette précarisation dans le milieu estudiantin. "Certains d'entre eux travaillaient dans les bars et les restaurants, qui sont fermés. C'est pour ça qu'on a essayé d'imaginer quelque chose qui permettait de les aider".
On a aussi le service social du Crous de Bordeaux Aquitaine qui peut déployer des aides financières d'urgence pour les aider dans leur quotidien.
Voir le reportage de France 3 Aquitaine