Onze mois après le début de la grève des services d'urgence, les personnels soignants redescendent dans la rue ce vendredi 14 février pour demander davantage de moyens.
Le jour de la Saint-Valentin n’a pas été choisi au hasard. C’est le moment de gagner les cœurs. Les manifestations contre la réforme des retraites ont éclipsé leur mouvement.
Après la grande manifestation de novembre, les personnels hospitaliers continuent de réclamer l’ouverture immédiate de négociations et davantage de moyens.
Le discours reste le même : "Nos métiers sont de moins en moins attractifs! on travaille à flux tendu et le risque d'erreur dans le soin est palpable!" confie ce soignant mobilisé ce vendredi matin devant l'antenne de l'agence régionale de santé à Perigueux. A ses côtés une trentaine de collègues. Certains sont venus de Bergerac.
A Pau, une centaine de personnes a répondu à l'appel de la CGT pour alerter l'opinion sur la situation de l'hôpial public.
Opération tractage avant un rassemblement fixé devant l’accueil du centre hospitalier François Mitterrand où 27 chefs de service ont renoncé a leurs fonctions administratives.
Les collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences, à l'origine de cette nouvelle mobilisation, ont demandé aux soignants "d'apporter une fleur blanche" pour "témoigner (leur) amour à l'hôpital public".
Ils estiment que les mesures annoncées à l'automne ne répondent pas à leurs revendications. Ils demandent « une revalorisation significative des salaires » et 600 millions d’euros supplémentaires dès cette année « pour stopper la fuite des personnels ».
L'exécutif a pourtant fait des concessions: Rallonge budgétaire, primes à foison, reprise massive de dette.
A partir du 1er mars, les tarifs hospitaliers seront revalorisés, ce qui augmentera les ressources financières des établissements publics et privés.
Insuffisant pour les grévistes
Depuis un mois, 800 médecins-chefs ont renoncé à leurs fonctions administratives, pour se consacrer exclusivement aux soins.
Après avoir envisagé un rendez-vous avec les médecins hospitaliers mi-mars, la ministre de la Santé a indiqué ce vendredi matin sur France Inter avoir "prévu de les revoir la semaine prochaine", "probablement en milieu de semaine prochaine".
"Je n'exclus pas des mesures complémentaires à ce que nous avons proposé mais je veux qu'elles viennent du terrain", a ajouté Agnès Buzyn, soulignant que "chaque hôpital vit des choses éminemment différentes".
La ministre avait souligné ces dernières semaines qu'il fallait "retravailler" le sujet de la gouvernance des hôpitaux pour "donner beaucoup plus la main aux professionnels médicaux".