Le mercure a dépassé les 25°C ce dimanche 2 février dans le Pays basque. Une situation exceptionnelle, alors que le début de l'hiver 2019-2020 est déjà l'un des plus chaud recensé en France depuis 1900.
Les records mensuels de températures vont-ils être battus ce lundi 3 février dans le Sud-Ouest, et particulièrement les Pyrénées-Atlantiques ? C'est envisageable, explique Philippe Caron, prévisionniste à Météo-France à Mérignac.
Depuis samedi, la région connaît une vague de chaleur exceptionnelle pour un début février, alors même que l'hiver était déjà particulièrement chaud. "Une masse d'air chaud est remontée depuis l'Espagne", explique le prévisionniste.
Jusqu'à 26-27 °C dans les Pyrénées-Atlantiques
"Ce lundi 3 février, les maximales pourront atteindre les 22-23°C autour de Bordeaux, 24-25°C dans les Landes, et jusqu'à 26-27 °C dans les Pyrénées-Atlantiques" poursuit-il.
La plupart des records mensuels pour le mois de février dans la région remontent à l'année dernière, le 27 février 2019, avec 26,4 °C enregistrés par exemple à la station de Pau-Orthez. Un chiffre qui pourrait donc être égalé, voir dépassé ce lundi après-midi.
Sur twitter, le prévisionniste de Météo-France Etienne Kapikian dressait dimanche une liste de températures particulièrement remarquables dans le Sud-Ouest.
L'année dernière lors du pic de chaleur de fin février 2019, la température la plus élevée en France avait été observée à Aïcirits (64) avec 28.1°C le 27/02/2019.
— Etienne Kapikian (@EKMeteo) February 2, 2020
Pour mémoire, le record national de février est détenu par Saint-Girons (Ariège) et ses 31.2°C le 29/02/1960. pic.twitter.com/KAzcHfkRNz
+ 10°C au dessus des normales de saison
Les températures enregistrées actuellement dans le Sud-Ouest sont très largemement au-dessus des normales saisonnières. "Les minimales et les maximales sont à environ 10 °C au dessus des moyennes" souligne Philippe Caron
Cette vague de chaleur peut-elle s'expliquer par le dérèglement climatique ? "Oui, le réchauffement climatique a un impact assez net sur ces perturbations" répond le prévisionniste.
Une corrélation confirmée par le climatologue Hervé Le Treut. "Même si c’est compliqué de faire une observation à l’échelle locale, on voit beaucoup d’événements anormaux. On a suffisamment d’éléments pour dire qu’on est dans une situation de risque" souligne-t-il.
"La récurrence des phénomènes anormaux est un signal d’alerte" poursuit le scientifique. "On le voit sur les courbes de températures à l’échelle de notre région. En 60 ans, la progression est constante avec +1,5° en moyenne."
Vers une chute "drastique" des températures
Dès mardi 4 février, le mercure devrait rester plus sage. "Nous allons perdre une dizaine de degrés mardi avec le passage d'une petite perturbation", prévient Philippe Caron.
Si les minimales restent assez élevées dans la matinée, les maximales seront beaucoup plus raisonnables, "mais restent un peu au-dessus des moyennes de saison" souligne le prévisionniste.
Du côté des stations de ski, qui se préparent à l'arrivée des vacanciers parisiens la semaine prochaine, "pas de chute de neige notable" à venir dans les prochains jours...
