Que ce soit au cours d'une sortie plage entre amis, ou d'une soirée alccolisée autour d'une piscine, chaque été, les accidents de plongeons se multiplient. Les conséquences peuvent aller de la simple fracture à la tétraplégie, alertent les médecins, qui appellent à plus de vigilance.
Son accident remonte au mois d'août 2017. Martin, 25ans, est en vacances avec ses amis dans les Landes. Alors qu'il plonge dans l'océan de Seignosse, sa tête heurte le sable, trop violemment.
Le jeune homme se fracture la cervicale C5, sa moelle épinière est atteinte. Il passera de longs mois en soins intensifs, puis en rééducation à Cambo-les-bains au Pays basque, et à la Tour de Gassies de Bruges (Gironde).
Marteler les messages de prévention
Trois ans plus tard, Martin Petit est tétraplégique, et se déplace en fauteuil roulant. Il alerte désormais sur les dangers liés aux plongeons. Devenu influenceur, il se sert des réseaux sociaux pour changer le regard sur le handicap, mais aussi pour rappeler les baigneurs à la plus grande prudence."Il y a plein de types d'accident qui peuvent exister, dans les rivières, les lacs, l'océan… Quand vous sautez d'un pont ou d'un ponton, il faut être très vigilant. Faire attention, et s'assurer qu'il y ait du fond", rappelle le jeune homme.
Si on peut se servir de mon histoire pour sauver une vie ou éviter à une personne d'avoir ce type d'accident, je le fais avec grand plaisir
"Chaque été, on voit se reproduire la même chose"
Tous les ans, les victimes de plongeons ratés se succèdent dans le service dédié au CHU de Bordeaux. Et ce, en dépit des campagnes de prévention martelées par les médecins ou les victimes elles-mêmes. "Les messages ne suffisent pas, reconnaît le docteur Camille Damade-Martel, chirurgienne à l'unité de chirurgie du rachis du CHU de Bordeaux, et invitée du 12/13 de France 3 Aquitaine lundi 6 juillet.Chaque été on voit se reproduire la même chose, avec de nouveaux de nombreux accidents. Ils se produisent aussi bien sur nos côtes du Sud-ouest, très dangereuses au niveau des vagues, que dans les piscines des particuliers.
Soirées alcoolisées en bord de piscine
Le médecin dresse un profil de la majorité des personnes blessées dans son service : "en général ce sont plutôt des hommes jeunes, adolescents ou jeunes hommes, qui, entre amis, finissent par sauter pour jouer et ne prennent pas bien conscience des dangers, du fait de la faible profondeur de l'eau". Autre source de danger : les boissons alcoolisées. "L'alcool atténue la vigilance des personnes, notamment autour des piscines".On se retrouve enfin de soirée à avoir des personnes qui, après avoir consommé de l'alcool, ne vont pas faire attention à la profondeur de l'eau de la piscine et peuvent présenter le même type de traumatisme.
Une course contre la montre pour les médecins
Certaines blessures sont de simples fractures quand d'autres mènent à la tétraplégie. Et pour chaque nouveau cas, les médecins se lance dans une course contre la montre. "La seule manière de pouvoir améliorer les choses, c'est la prise en charge la plus précoce possible, explique le docteur Benjamin Bouyer, chirurgien orthopédiste spécialisé dans les opérations de la colonne vertébrale.On essaie de faire en sorte que les patients, une fois opérés et stabilisés au CHU, partent le plus vite possible dans les structures de rééducation spécialisées dans les pathologies médullaires, afin d'éviter des complications liées à la paralysie".
Le service dédié du CHU de Bordeaux inclut également des soins psychologiques. "C'est primordial, précise le docteur Camille Damade-Martel. Il y a un certain temps d'acceptation lorsqu'on présente des pathologies aussi graves que la tétraplégie.
Il faut une prise en charge pour accepter, tourner la page , et aller vers l'avant tout en essayant d'adapter sa vie future".
Voir le reportage de France 3 Aquitaine