Un policier de la région est accusé d'agressions sexuelles par quatre hommes pour des faits qui auraient été commis entre 2006 et 2011. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Poitiers vient d'ordonner un supplément d'information aux fins de mise en examen pour agressions sexuelles.
L'affaire avait été révélée par le journal Médiapart au début du mois de mars. Un policier haut-gradé est accusé par quatre hommes d'agressions sexuelles. Les faits auraient eu lieu entre 2006 et 2011. Les quatre hommes et le policier avaient établis des liens d'amitié après s'être rencontrés dans des camps scouts. Ils se sont revus des années plus tard, les quatre plaignants étant alors adultes. Les faits auraient été commis lors de soirées ou de weekends dans des campings. Sur fond de consommation d'alcool.
Une première plainte avait été déposée en 2009 et s'était soldée par un non-lieu dix ans plus tard.
L'arrêt de la chambre de l'instruction demande la mise en examen
Début mars, comme nous le relations dans cet article, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Poitiers avait examiné l'affaire à huis clos. Elle a rendu son arrêt le 14 avril et ordonne un supplément d'information aux fins de mise en examen du policier pour agressions sexuelles. Une nouvelle magistrate est désignée, il s'agit de la vice-présidente chargée de l’instruction au tribunal judiciaire de La Rochelle.
Un soulagement et une "première victoire" pour les victimes présumées
Pour Maxime, l'un des plaignants, c'est une satisfaction :
Pour nous, ce n'est pas une petite victoire.
- Maxime
Il poursuit: "Certains se battent depuis des années. J'ai enfin l'impression que la justice nous a entendus et qu'elle sera la même pour tout le monde. Que l'on fasse partie des puissants ou pas. Je suis très satisfait de cette décision."
Pour Maître Benoît Chabert, avocat de Daniel, l'un des plaignants, c'est une bonne nouvelle : "Pendant des années les plaignants ont eu le sentiment que la justice ne les écoutait pas, c'est désormais chose faite. Mais la mise en examen s'imposait dès le début."
Maître Chabert explique aussi avoir été très surpris par le contenu du réquisitoire de l'avocat général lors de l'audience à huis-clos, un réquisitoire qui n'a pas été suivi."Malgré un réquisitoire surprenant de l'avocat général qui a pris la défense du policier, la chambre de l'instruction a fait une excellente appréciation des faits."
Maître Lionel Béthune-de Moro qui défend le policier nous explique qu'il est très surpris car il affirme ne pas avoir reçu l'arrêt à ce jour.Il reconnaît que cette désicion va dans le sens des parties civiles, et qu'elle n'est pas celle qu'il escomptait. Il se déclare serein quant à l'avenir de l'affaire mais aussi combatif. Il rappelle enfin que son client a toujours contesté les faits reprochés et qu'il bénéficie de la présomption d'innocence.
Si ce dossier arrive devant un tribunal, le policier risque une peine pouvant aller jusqu'à sept ans de prison.