Le nombre de nouveaux allocataires du RSA augmente de 8% dans la Vienne à 12,4% en Charente-Maritime sur un an. Si la demande est en très forte augmentation, les élus estiment que des retours à l'emploi sont possibles à court terme.
Depuis un an, le nombre de nouveaux allocataires du RSA, le revenu de solidarité active, augmente de manière très forte dans l'ensemble des quatre départements de l'ancien Poitou-Charentes. Comme dans le reste du pays.
Une estimation calculée par l’association des départements de France sur 15 départements note une hausse de 9,2% du nombre de demandeurs du RSA, dans le pays, entre août 2019 et août 2020.
Dans l'ancien Poitou-Charentes, ce chiffre se révèle du même ordre : +9,6% dans les Deux-Sèvres (soit 500 allocataires de plus dans le département sur un an), +8% dans la Vienne (soit 12.700 allocataires au total), +9,3% en Charente, (soit 12.191 allocataires au total) et +12,4% en Charente-Maritime, la plus forte hausse sur un an (soit au 31 août plus de 18.400 bénéficiaires).
Pour chacun de ces quartre départements, les hausses observées du nombre d'allocataires sont une conséquence directe de la crise sanitaire.
Qui sont ces nouveaux demandeurs ?
Parmi ces nouveaux demandeurs, on trouve des travailleurs indépendants, des personnes en fin de mission d’intérim ou en CDD trop courts pour ouvrir droit aux allocations chômage.A ces nouveaux entrants, s’ajoute un autre phénomène : une baisse de la rotation, du turn-over, au sein du dispositif RSA. Depuis le mois de mars 2020, il y a eu très peu de sorties du dispositif pour des retours à l’emploi.
Quel coût pour les départements ?
En matière d'allocations RSA, le département des Deux-Sèvres estime l’impact du CoVid à 3,4 millions d’euros en 2020. Le département indique par exemple que le "montant moyen mensuel de l'allocation est passé de 3,3 millions d'euros en début d'année à 3,7 millions en moyenne entre avril et septembre 2020, soit une augmentation du montant moyen de l'allocation de 12%".En Charente-Maritime, la facture du RSA, elle, augmente de 9%. En Charente, le surcoût en 2020 est pour l'instant estimé entre 4 à 6 millions d’euros. Dans la Vienne, le surcoût est estimé à 3 millions d'euros.
Des raisons d'espérer
Pourtant, la situation n'est pas totalement noire. Dans la Vienne, le département explique que parmi les nouveaux entrants récents (362 entre le 14 août et le 25 septembre), il y a 40% de diplômés bac et au-delà, 50% ont moins de 30 ans et 31% ont arrêté de travaillé depuis moins d'un an."Ce sont des gens que l'on pense pouvoir remettre au travail à court terme", estime Benoit Coquelet, conseiller départemental de la Vienne en charge de la gestion du RSA. "Il y a des choses à faire", poursuit-il : "Je vais faire des appels à projets auprès des agences d'intérim, on a aussi les outils des chantiers d'insertion ou les forums de l'emploi..."
L'élu est convaincu que "tous ces projets permettent d'engager les gens dans l'emploi". Il estime qu'environ 700 personnes (sur les 12.700 allocataires dans la Vienne) pourraient retrouver un emploi à court terme, notamment grâce aux gros chantiers en cours, celui notamment l’Arena Futuroscope.
Lutte contre la pauvreté : des annonces du gouvernement attendues ce samedi
Le gouvernement de Jean Castex prévoit de nouvelles annonces à destination "des publics les plus fragiles, les plus pauvres et les plus vulnérables", samedi à l'occasion de la journée mondiale du refus de la misère.
Ces mesures viendront compléter celles annoncées par le président de la République dans son interview télévisée, mercredi soir, où il a annoncé que l'aide d'urgence versée aux ménages les plus précaires sera de 150 euros pour les bénéficiaires du RSA et de l'ASS (chômeurs de longue durée), plus 100 euros par enfant qui seront également octroyés aux bénéficiaires des Aides aux logements.La mesure, similaire à celle qui avait déjà été prise par le gouvernement au printemps pendant la première vague de l'épidémie, devrait concerner 4,1 millions de foyers, incluant 5 millions d'enfants, pour un budget de 900 millions d'euros.
Le versement de ces sommes interviendra "dans les prochaines semaines" et "sera automatique, sans qu'aucune démarche ne soit nécessaire", selon le cabinet du ministre de la Santé et des Solidarités Olivier Véran.
(Avec AFP)