Jean-François Macaire n'aura pas réussi à sauver sa délégation aux Finances dans la nouvelle assemblée territoriale ALPC. L'ancien président de l'ex-région Poitou-Charentes conserve son poste de vice-président et s'engage à "sortir de la situation par le haut, sans procès d'intention".
Jean-François Macaire a vécu une journée particulièrement chargée. Parti tôt ce matin à Bordeaux, pour rencontrer Alain Rousset et parler de leur avenir commun, l'ancien président de la région Poitou-Charentes s'est retrouvé au centre d'une polémique qu'il tente actuellement de minimiser. Il revient pour nous sur ces dernières heures particulièrement tendues.Etes-vous d'accord avec Alain Rousset sur le diagnostic fait sur les finances du Poitou-Charentes et la "dérive" évoquée de 132 millions d'euros ?
Je suis d'accord avec le chiffre de 70 millions d'excédents de fonctionnement qui n'ont pas été dépensés depuis le 15 novembre de l'année dernière. Nous avons constaté un décalage qui correspond à environ 10 semaines de trésorerie. Nous y travaillons et ces retards seront mis à jour dans les semaines qui viennent. Pour être clair, ces résultats sont directement liés à la réforme territoriale. Jusqu'ici, la région Poitou-Charentes avait l'habitude de reporter sur l'année suivante le réglement des factures qui s'accumulaient en fin d'année. C'est cette situation qui a intrigué Alain Rousset et ses équipes.
Comment apurer ces comptes et donner un peu d'air au budget de l'ex-région Poitou-Charentes ?
Ces questions seront résolues dès que nous serons en mesure de percevoir la TICPE (Taxe Intérieure sur la Consommation des Produits Energétiques qui a remplacé la TIPP). Rappelez-vous que lorsque j'ai fait campagne pour la présidence de la nouvelle grande région, j'ai tout de suite annoncé que cette taxe devait être appliquée en Poitou-Charentes. C'est une mesure que nous pouvons évaluer à 50 millions d'euros. Même s'il est difficile de faire campagne en annonçant de nouvelles taxes, j'ai voulu tenir un langage de vérité car je savais que cet argent serait indispensable à nos finances.
Quelle est désormais votre position dans l'exécutif de la région ALPC ?
Il y avait un choix à faire. Entre le travail de Service Après Vente indispensable à poursuivre en Poitou-Charentes et la délégation aux Finances dont je disposais dans la nouvelle région, j'ai choisi la première solution. Je n'ai pas démissionné mais j'ai remis à Alain Rousset la délégation qu'il m'avait confiée. Je vais ainsi pouvoir me consacrer totalement à assainir la situation en Poitou-Charentes.
Ségolène Royal a eu des mots très durs envers Alain Rousset. Elle menace même de porter plainte pour diffamation. Qu'en pensez-vous ?
Personnellement je ne ménerai de guerre contre personne et je vais tout faire pour éviter des affrontements stériles. Je suis là pour construire avec la volonté de régler les problèmes tels qu'ils se présentent. Je suis en responsabilité de ma présidence à la tête du Poitou-Charentes et je continue avec la volonté d'être positif. Je ne me défausserai pas. Ce besoin de financement, je le connaissais, à tel point que nous avons eu du mal à boucler notre budget 2015. Alors je vais travailler et avancer pour sortir de cette situation par le haut.