Première visite inopinée d'Olivier Falorni dans un abattoir

Il avait prévenu : Olivier Falorni a effectué sa première visite inopinée dans un abattoir des Hauts-de-France ce matin. Le député de Charente-Maritime préside une commission d'enquête parlementaire, créée après la publication d'images choquantes filmées dans deux abattoirs.

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Les dirigeants du site de la marque Bigard n'ont pas apprécié la surprise d'Olivier Falorni. A 4h30 ce matin, le député de Charente-Maritime accompagné de plusieurs journalistes a frappé à la porte de l'abattoir, situé dans la commune de Feignies, à quelques kilomètres de Maubeuge (Hauts-de-France).

Après avoir dû faire face à quelques réticences, il a pu pénétrer dans les locaux de l'agro-industriel et suivre toute la chaîne de production, du déchargement des animaux au dépeçage. Président de la commission d'enquête parlementaire "sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français", il souhaitait visiter un grand abattoir industriel privé. Ce site est spécialisé dans l'abattage de bovins.


Les vidéos tournées dans les abattoirs du Vigan et d'Allès posaient la question du cadencement imposée aux employés des abattoirs. Or, dans les locaux de Bigard, "force est de constater que le matériel et les cadences sont adaptés", estime Olivier Falorni. Les normes que doit respecter la filière sont observées dans l'abattoir visité par le député. L'animal ne présente pas de signes de panique lors de la stabulation, puis les employés du site s'assurent que le bovin a bien été étourdi et le tuent dans la foulée. "Nous nous attendions à entendre des meuglements terribles en arrivant dans la zone d'étourdissement, mais pas du tout : le silence", raconte-il.

Pas d'entorses au règlement constatées

"Chaque opération est minutée, le processus est très bien maîtrisé", juge Olivier Falorni après trois heures de visite. "Preuve que c'est possible : on peut être productif et respecter le bien-être animal, contrairement à ce qu'ont affirmé certains responsables du secteur lors des auditions de la commission d'enquête".

Une raison peut expliquer cette maîtrise du processus : Bigard est une grande entreprise, qui peut faire face à des pics de demande sans détériorer les conditions d'abattage. Ses salariés sont embauchés à 95% en CDI et bénéficient de formations, contrairement à ceux des abattoirs du Vigan et d'Alès souvent employés en intérim.

Sans vouloir donner trop de détail pour ne pas perturber ses investigations, le député de Charente-Maritime dit vouloir visiter "une petite exploitation qui n'est pas spécialisée dans l'abattage d'une espèce en particulier, l'exact opposé du site de Bigard". L'objectif est de s'inviter dans un maximum d'abattoirs pour mieux comprendre le traitement des animaux dans les abattoirs français.
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