Selon les dernières données de Santé Publique France, le nombre de contamination au VIH a baissé de 7% en 2018. Nous avons recueilli le témoignage d’un utilisateur de la PrEP.
Le nombre des contaminations au virus du SIDA a baissé en France selon les dernières données de l'agence Santé Publique France.
En 2018, 6.200 personnes ont découvert leur séropositivité, ce qui représente une baisse de 7% entre 2017 et 2018. Une baisse qualifiée de conséquente et dont s'est félicitée la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Parmi les nouveaux cas de SIDA, on recense 56% de contaminations hétérosexuelles et 40% de contaminations lors de rapports sexuels entre deux hommes et 2% de contaminations par usage de drogues injectables.VIH : les politiques de prévention fonctionnent. En 2018, le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité a baissé de 7% en France.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) October 9, 2019
Nous resterons mobilisés jusqu'à l'éradication du VIH. @GlobalFund @franceinfo
Cette baisse intervient après plusieurs années de stabilité dans les contaminations, et elle est en grande partie la conséquence de l'arrivée de nouveaux outils de protection, et notamment la PrEP, prophylaxie pré-exposition.
Qu'est ce que la PrEP ?
La PrEP, prophylaxie préexposition, à ne pas confondre avec le traitement post exposition qui se prend au plus tard 48 heures après un rapport à risque, puis tous les jours pendant un mois.Le docteur Pouget-Abadie suit entre 80 et 90 personnes à La Rochelle pour des prescriptioins de PrEP (des homosexuels hommes en gande majorité, quelques femmes hétérosexuelles et des travailleuses du sexe). Il insiste sur l'importance du préservatif qui reste le rempart le plus puissant contre le SIDA, les IST et les grossesses non désirées. Il met également l'accent sur le dépistage.La PrEP ne protège que contre le virus du SIDA, elle n’a aucun effet sur les infections sexuellement transmissibles, elle n’est pas non plus un moyen de contraception. Il est donc impératif d’utiliser en plus de la Prep d'autres moyens de protection, comme les préservatifs.
- Xavier Pouget-Abadie, médecin infectiologue au centre hospitalier de La Rochelle
Il faut se faire dépister, connaître son statut pour éviter de contaminer d'autres personnes. La PrEP fait partie de l'arsenal de lutte contre le SIDA, mais ce n'est pas la seule arme.
- Xavier Pouget-Abadie, médecin infectiologue
TEMOIGNAGES. L'expérience de deux utilisateurs de la PrEP
Franck* habite la Charente-Maritime, il est homosexuel et il utilise la PrEP depuis un an. D'abord de façon continue, aujourd'hui à la demande. Le fait de devoir prendre les deux comprimés deux heures au moins avant un rapport sexuel ne lui pose pas de problème. Il s'avoue plus détendu depuis qu'il prend ce médicament, même s'il n'utilise pas de préservatif et peut donc craindre des infections sexuellement transmissibles.Lui aussi insiste sur la nécessité de se faire dépister.Je suis plus serein, je ne me pose pas de questions. La PrEP est une très belle découverte, je regrette qu'elle ne soit pas plus connue. Ce n'est pas du tout contraignant. Franck, utilisateur de la PrEP
Il y a toujours des séropositifs qui s'ignorent, faire le test régulièrement est indispensable. Franck, utilsateur de la PrEP.
Jean-Jacques* homosexuel installé également en Charente-Maritime, utilise quant à lui la PrEP depuis 3 ans. Au début, c'était à Niort, le centre hospitalier des Deux-Sèvres était alors l'un des premiers à mettre en place ce type de traitement préventif. Jean-Jacques l'a d'abord utilisé de façon ponctuelle. Puis il a rencontré quelqu'un.
*Les prénoms ont été changés.Mon compagnon a le VIH, et il a du mal à prendre sa trithérapie de façon régulière. Alors j'ai décidé de prendre la PrEP en continu. Je n'ai aucun effet secondaire, je fais des dépistages tous les trois mois. Ça a changé la vie des homos, il n'y a plus cette chappe de plomb, cette crainte de la maladie. Évidemment, ça ne préserve pas des IST, mais ce sont des maladies qui se soignent bien et dont on guérit.
- Jean-Jacques, utilisateur de la PrEP