Primaire de la droite : pris pour cible, Bayrou, soutien de Juppé, contre-attaque

François Bayrou, cible des adversaires d'Alain Juppé à la primaire de la droite, pour avoir contribué à la victoire de François Hollande en 2012, contre-attaque en accusant Nicolas Sarkozy d'être le seul responsable de sa défaite.

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Responsable de l'entrée de François Hollande à l'Elysée, il n'y en a qu'un, il s'appelle Nicolas Sarkozy

a lancé lundi François Bayrou, attaqué ces derniers jours par l'ancien président, mais aussi par François Fillon et Bruno Le Maire, pour ses prises de position passées.

"C'est Nicolas Sarkozy, par sa pratique, par sa manière d'être, par ses attitudes et par ses gestes, qui a convaincu quelque chose comme 3 millions de Français qui n'étaient pas de gauche d'empêcher qu'il soit renouvelé dans son mandat. De ces trois millions de Français, j'étais", a poursuivi le président du MoDem, sur BFMTV et RMC.

François Bayrou s'est même amusé au micro de Jean-Jacques Bourdin de la " panique dans les rangs " des Républicains
 
François Bayrou avait voté pour François Hollande en mai 2012 et il soutient désormais Alain Juppé, qui fait la course en tête dans les sondages.
Face aux critiques, et malgré l'avertissement lancé jeudi par Nicolas Sarkozy, le maire de Pau a réaffirmé sa position pour 2017 : soutien de longue date d'Alain Juppé, il n'ira pas voter à la primaire, " pour être libre ".

Si c'est le maire de Bordeaux qui l'emporte, il le soutiendra. Mais si le résultat de la primaire s'avérait favorable à un autre candidat - comprendre Nicolas Sarkozy -, il ne s'engage pas à le soutenir, se réservant la possibilité de se présenter lui-même à la présidentielle.

C'est précisément cet engagement à deux vitesses qui agace profondément Nicolas Sarkozy, alors qu'Alain Juppé creuse l'écart dans les enquêtes
d'opinion.

Il faudra une majorité équilibrée


Après avoir accusé son principal adversaire de courtiser les voix de gauche, l'ancien chef de l'Etat s'en prend désormais à ses alliés centristes, sommés de soutenir le vainqueur de la primaire, quel qu'il soit.
" Si on soutient un candidat à la primaire, on s'engage à respecter la règle de la primaire. Et si jamais ce n'était pas le candidat qu'ils soutenaient qui gagnait, eh bien, ils devraient respecter la règle de la primaire. C'est ça, la loyauté", a-t-il lancé à l'adresse de François Bayrou et du président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, qui soutient aussi Alain Juppé.
Avec une pique toute personnelle à François Bayrou : " La règle, c'est surtout de ne pas se servir, pour sortir du socialisme, de celui qui nous y a fait rentrer", a-t-il assené.

Un argument repris presque mot pour mot dans un appel " Pour une primaire de la clarté " publié ce week-end dans le JDD par les soutiens de Nicolas Sarkozy. Les 165 élus LR et UDI signataires fustigent une attitude " opportuniste " de François Bayrou qui, selon eux, " négocie des circonscriptions " pour les législatives de juin 2017.


" C'est très simple : il faudra une majorité équilibrée " a répondu lundi le président du MoDem." Espérer ou imaginer gouverner la France dans la profondeur de crise où nous sommes, avec un parti non seulement dominant, mais exclusif au pouvoir, c'est être assuré de l'échec !", a-t-il plaidé, alors qu'Alain Juppé a clairement indiqué que les investitures seraient " rediscutées " après la primaire s'il gagnait.


Dans le collimateur de Nicolas Sarkozy, François Bayrou a aussi essuyé les critiques d'autres candidats à la primaire.
" Il a connu tellement de variations de bord qu'on ne sait plus très bien à quelle majorité il appartient ", a lancé Bruno Le Maire, lui reprochant d'avoir " soutenu la gauche ".

François Fillon lui s'est interrogé sur d'éventuels " accords électoraux " et " tractations " en cours. " Je pose la question : est-ce que François Bayrou sera Premier ministre, sera au gouvernement si Alain Juppé était élu président ? " Une perspective que François Bayrou assure ne pas envisager.

Nathalie Kosciusko-Morizet a en revanche appelé à dépasser " les détestations " nées de la campagne de 2012, souhaitant clairement " une alliance avec le centre " lors de la présidentielle.
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