Mouvement de grève dans les prisons : le point sur la situation en Aquitaine

Le mouvement de grève national des surveillants pénitentiaires est inégalement suivi en Aquitaine. La situation reste tendue à Pau , où une surveillante a été agressée ce mardi, et à Gradignan. Partout, les surveillants témoignent des difficultés rencontrées dans l'exercice de leur métier.

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En Aquitaine comme dans toute la France, la situation est parfois tendue dans les établissements pénitentiaires. Les surveillants qui réclament de meilleures conditions de travail, organisent des blocages plus ou moins suivis dans leurs établissements.


Tensions à Pau

C'est à Pau, dans le Béarn, que la situation est la plus tendue. Ce mardi, une surveillante a été agressée par un détenu mineur. Une dizaine de membres des forces de sécurité intérieures (gendarme et police) ont été appelés en renfort pour suppléer le personnel surveillant. "La situation actuelle peut générer des tensions, reconnaît l'administration pénitentiaire. Ces renforts ont été appelés pour assurer la sécurité de tous".
 
Les surveillants de la maison d'arrêt de Pau, en grève ou en arrêt maladie pour une cinquantaine d'entre eux, organisent des blocages. Promenades, cantine, parloir… c'est tout le fonctionnement de la prison qui est en stand-by.
 
 
Les surveillants, qui en sont à leur deuxième semaine de mouvement social, ont été délogés lundi par les forces de l'ordre alors qu'ils voulaient bloquer le ravitaillement de l'établissement. Quelques heures plus tard, ce sont les détenus qui, protestant contre la privation de parloir,  ont refusé pendant quelques heures de réintégrer leur cellule.
 
A Gradignan, en Gironde, également, des renforts ont également été réquisitionnés  après que le mouvement des surveillants a entrainé l'annulation de parloirs. Ici aussi, le sport, les activités culturelles auxquelles ont droit les détenus ont été mis à mal, seul un service minimum est assuré. Un nouveau blocage est annoncé dès 6h30 vendredi matin
 

Le fonctionnement des établissements entravés

Les blocages étaient moins suivis à Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, ou un piquet de quatre personnes, sans blocage a été levé en début d'après-midi.
A Mont-de-Marsan, dans les Landes,  une dizaine d'agents ont barré l'accès aux véhicules, affectant les extractions de détenus. Dans le  Lot-et-Garonne, ils étaient plus d'une vingtaine à bloquer le fonctionnement de l'établissement. Les forces de police ont été réquisitionnées pour libérer la sortie et l'accès aux centres pénitentiaires d'Agen et d'Eysses.  

A Neuvic dans le Périgord, les surveillants qui ont tenu un blocus ce mardi entendent reconduire le mouvement ce mercredi
 

Les raisons de la colère

  
"Nous réclamons plus d'humanité et surtout une gestion plus professionnelle". Eric Vigier, représentant palois du syndicat l'Ufap, accuse sa direction. "Dans notre établissement, il n'y pas de cellule individuelle. Les détenus sont jusqu'à 6 par cellule".



Ce lundi, alors que les agents étaient en grève et bloquaient l'accès à la maison d'arrêt, c'est elle qui appelé les forces de l'ordre pour les déloger. Mais au-delà de ce cas particulier, les revendications suivent également celles portées par le collectif national.
Absence de sécurité pour les gardiens, surpopulation carcérale, insalubrité, manque de personnel… les demandes sont nombreuses. A deux reprises, les négociations avec le ministère de la Justice ont échoué. 




Inquiétude chez les élèves de l'administration pénitentiaire

Même les élèves de l'ENAP, l'école nationale de l'administration pénitentiaire basée à Agen, sont inquiets face à leurs perspectives. France 3 Aquitaine a recueilli les témoignages anonymes de jeunes élèves. 

On veut se sentir en sécurité. Je ne veux pas aller au travail la boule au ventre en me demandant dans quel état je vais revenir.
On n'a pas mal d'appréhension, et on espère que va changer.

 

Le métier n'a plus la cote. L'ENAP forme chaque année 2 500 stagiaires. Mais le nombre des candidats au concours d'entrée est en forte baisse. Au dernier concours d'admission, 70% des personnes s'étant inscrites n'ont même pas pris la peine de se présenter à l'examen.

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