La prolongation de l'état d'urgence pour trois mois après les attentats, que doit voter l'Assemblée jeudi, divise les députés écologistes, Noël Mamère annonçant déjà qu'il votera contre.
"Nous disposons aujourd'hui de beaucoup d'outils qui permettent de lutter contre le terrorisme, et la réponse ne peut être que sécuritaire face à un problème complexe et multiforme", a justifié l'élu de Gironde devant la presse.
"Autant je suis d'accord sur le renforcement des moyens des renseignements, de la justice, de la police, autant je suis dubitatif quant à la prolongation de l'état d'urgence et à la révision constitutionnelle", a ajouté M. Mamère, annonçant son vote négatif jeudi.
De la même sensibilité critique du gouvernement, la coprésidente du groupe Cécile Duflot a indiqué lors d'un point presse que "le débat a encore lieu au sein du groupe" sur ce vote.
Au sujet de cette prolongation de l'état d'urgence, "il faut être clair sur son utilité", selon elle: "si nous avons besoin de perquisitions en urgence face à des réseaux voire d'assignations à résidence, on peut légitimement penser qu'elles sont utiles".
"Est-ce que le mode de gouvernement durable doit être celui d'un régime d'exception? Nous ne le pensons pas", a ajouté cette députée de Paris, soucieuse de "la préservation de nos valeurs".
Quant aux modifications constitutionnelles annoncées, "la question est de bien rester fidèle à ce qui fonde le sens de notre République".
La composante pro-gouvernement du groupe écologiste va en revanche soutenir la prolongation de l'état d'urgence. "Cela permet d'avoir des mesures pour assurer autant que faire se peut la sécurité des Français et de faire avancer les enquêtes", a appuyé l'autre coprésidente, Barbara Pompili.
"Nous considérons qu'il y a un temps de l'urgence et un temps du travail de réflexion" en vue de la révision de la Constitution, a-t-elle complété.