Prudence dans les bois et les jardins : les tiques attaquent

Dès le mois de mars, les tiques ressurgissent. Cette année ne fait pas exception. Le soleil a certainement exposé davantage encore les jardiniers et les promeneurs aux morsures de ces petites bêtes alors que certaines transmettent la bactérie à l'origine de la maladie de Lyme.
 

Pantalon, manches longues, répulsif, dès la fin de l'hiver, Michèle Baudry ne se promène jamais dans son coin de nature creusoise sans précaution.

La crainte d'une morsure de tique

Plus que tout, elle redoute une morsure de tique. Et pour cause. Diagnostiquée positive à la maladie de Lyme il y a cinq ans, elle est toujours sous traitement.

 

La prévention mise à mal

Afin de sensibiliser aux risques liés aux morsures de tiques, Michèle Baudry s'est engagée auprès de l'association France Lyme, elle est responsable de la section creusoise et multiplie les actions de prévention

Mais cette année, crise du coronavirus oblige, permanences et activités ont été parfois reportées, souvent annulées, comme la journée nationale du 16 mai ou l'Enjambée creusoise :

Michèle tiendra un stand de prévention lors de l’Enjambée Creusoise, le 31 Mai 2020, où se réuniront 1500 randonneurs. Venez nombreux vous renseigner sur les maladies vectorielles à tiques, échanger et pourquoi pas vous investir en tant que bénévoles actifs! (francelyme.fr) - ANNULE


Conséquence : Michèle Baudry craint une recrudescence de la maladie

Il va y avoir une explosion. Nous n'avons pas pu parler des risques comme les autres années, et de nombreuses personnes ont profité de leurs jardins pendant le confinement. Les tiques étaient déjà là. Plus de 30% des contaminations se font dans les jardins. 

Le calvaire de Ludovic

Grand gaillard d'un 1m90 et 110 kilos, Ludovic était un habitué des randonnées de plusieurs dizaines de kilomètres. Aujourd'hui, il peine à marcher trois kilomètres. A cause du souffle et des douleurs : 

Un état grippal permanent, des troubles de la vue, de l'équilibre, une paresthésie de la jambe gauche...., énumère avec dépit cet ancien sportif


Est-ce à l'occasion d'une de ses randonnées autrefois habituelles qu'il a contracté la maladie de Lyme ? Il n'en sait rien. Une question presqu'insignifiante par rapport à cette autre interrogation ? S'agit-il bel et bien de la maladie de Lyme ? 

Depuis deux ans et demi, il ne sait toujours pas.
 

La difficile incertitude

Selon les tests de dépistage allemands, Ludovic souffre de la maladie de Lyme. Les tests français disent le contraire. Alors il a passé des examens pour suspicion de sclérose en plaque. Négatifs.
 



Il y a un an, il s'est adressé à un centre spécialisé à Toulouse. Il a décroché un rendez-vous pour le mois de mars 2020. L'espoir enfin de savoir a été ruiné par le confinement.

Pas d'autres rendez-vous en vue. Et ce patron d'une pizzeria ambulante de Corrèze ne saurait en accepter un autre avant l'automne prochain, après la pleine saison pour son activité professionnelle, déjà bien en peine en raison de la crise sanitaire.

En attendant, il vit avec ses douleurs et ses questions.

C'est compliqué et usant, répète-t-il.

 

Le Limousin exposé

Est-on davantage mordu par des tiques en Limousin ? Attrape-t-on plus la maladie de Lyme qu'ailleurs ? 

Les mesures sont insuffisantes pour l'affirmer, explique le professeur Jean-François Faucher, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Limoges, mais l'ex-Limousin est rural, boisé, avec de jardins en lisière des forêts, il est donc exposé. 
 

Ce qui est certain, c'est qu'il faut se protéger

Ce n'est pas drôle en été quand il fait chaud, mais pour éviter toute morsure de tique, en forêt il faut porter un pantalon et un vêtement qui couvre les bras, de couleur claire, utiliser un répulsif et il vaut mieux marcher au milieu des chemins. 

 


En forêt, mieux vaut porter un pantalon et un vêtement à manches longues de couleur claire / © Pixabay / Foundry Co

 

Et surtout, ce qui est primordial, c'est de s'inspecter au retour d'une sortie. Les tiques aiment se loger dans les endroits chauds, un peu humides, comme le pli de l'aine, la nuque, le creux du genou... 

 

Si vous trouvez une tique, il faut l'enlever avec un tire-tique ou une pince à épiler, précise le professeur Faucher. Et surveiller l'emplacement de la morsure pendant un mois.

 

Si un érythème apparaît, une plaque rouge indolore, il faut immédiatement consulter son médecin. Il est spécifique de la maladie de Lyme.

Ensuite différents symptômes peuvent surgir, comme une paralysie faciale, de l'arthrite, parfois les méninges sont atteints... la maladie est alors plus difficile à diagnostiquer. Et il n'existe pas de vaccin

Toutes les morsures de tique ne provoquent pas la maladie de lyme. 1 tique sur 10 serait porteuse de la bactérie borréliose à l'origine de la maladie. 


 

 

Une appli pour les tiques

Pour la 4e année, l'INRAE, l'institut de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, mène une enquête sur l'emplacement des tiques en France, pour connaître leur répartition sur le territoire, mais aussi pour savoir dans quel coin du pays elles mordent le plus et sont le plus porteuses de la bactérie borrelia, à l'origine de la maladie de Lyme. 

Et pour répondre à ces questions, l'Institut en appelle au civisme de chacun. Via un programme de recherches, Citique et une appli "Signalement TIQUE", dont la dernière version est sortie le 18 mai dernier. 

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Sur l'application, chaque personne peut signaler des morsures de tique sur lui-même ou un animal, et peut même envoyer une tique pour analyse. 

 



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