5.000 manifestants à Bayonne pour la libération des prisonniers basques malades

Plus de 5.000 personnes ont manifesté samedi dans le centre-ville de Bayonne pour réclamer la libération des prisonniers basques gravement malades, militants ou proches de l'organisation séparatiste basque espagnole ETA. 

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Les familles des onze prisonniers les plus gravement malades ont défilé dans le calme en tête de cortège, suivies par une délégation du collectif "Gu Gira Giltza" (Pour la paix, débloquons les droits) portant une banderole  "Libérez les prisonniers malades".

Parmi cette délégation figurait Philippe Poutou, candidat à l'élection présidentielle en 2017 du nouveau parti anti-capitaliste (NPA), qui a indiqué : "Il ne s'agit pas de demander à la justice un geste humanitaire, mais d'appliquer son propre droit. La loi Kouchner de 2002 prévoit que les prisonniers peuvent être libérés pour cause de maladie incurable ou si leur incarcération met en danger leur santé."

Parmi les autres personnalités participant à la manifestation figuraient deux députés socialistes du département, Colette Capdevielle et Sylviane Alaux, ainsi que le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray (UDI).

Ecoutez Frédéric Larzabal, Membre collectif "Ba Goaz".

Plus de 5.000 personnes ont manifesté samedi dans le centre-ville de Bayonne pour réclamer la libération des prisonniers basques gravement malades, militants ou proches de l'organisation séparatiste basque espagnole ETA.
 
Ce défilé a eu lieu cinq jours avant le réexamen par le Tribunal d'application des peines (TAP) de Paris du cas de Juan Ibon Fernandez Iradi dit "Susper". Incarcéré à Lannemezan (Haute-Pyrénées), cet ancien chef militaire de l'ETA, âgé de 44 ans, souffre d'une sclérose en plaques évolutive depuis 2010. Son avocate, Maritxu Paulus Basurco, réclame sans succès depuis trois ans une suspension de peine pour raison médicale.
Malgré deux expertises médicales sur trois qui ont conclu à l'incompatibilité de son maintien en détention, cette suspension a été refusée par la Justice.

 

Cette situation a été dénoncée le 9 novembre lors d'une conférence à Paris de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), qui parle "d'acharnement".
"Je fais confiance. On ne comprendrait pas un refus
", a indiqué l'avocate de M. Iradi, présente à cette manifestation.

L'ancien chef militaire de l'ETA a été condamné à 30 ans de réclusion par deux cours spéciales en 2008 et 2009 à Paris pour avoir tiré sur
un gendarme en 2001 dans le Sud-Ouest de la France.

Actuellement, 79 basques, parmi lesquels 64 hommes et 16 femmes, sont incarcérés dans 26 prisons françaises. Ces établissements pénitentiaires sont aujourd'hui distants de 400 à 900 km du Pays Basque et des familles
des détenus. Parmi les prisonniers, 22 sont des prévenus (en attente de jugement) et 57 des condamnés.

En Espagne sont emprisonnés environ 300 autres militants de l'ETA.


L'ETA, fondée en 1959 pendant la lutte contre la dictature franquiste, est tenue pour responsable de la mort de plus de 800 personnes en plus de 40 années de lutte armée pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre.

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