L'usine Sanofi de Mourenx tourne au ralenti depuis le 23 octobre dernier. 70% des salariés effectuent une grève tournante pour dénoncer des conditions de travail dangereuses. Des analyses ont révélé la présence de Dépakine dans leur sang, le médicament fabriqué sur ce site.
Ils sont très inquiets les 66 salariés de l'usine Sanofi installée à Mourenx, dans le bassin de Lacq, près de Pau.
Leurs ateliers et laboratoires fabriquent le médicament destiné à lutter contre l'épilespsie : la Dépakine. Un traitement accusé de provoquer des malformations en raison notamment du valproate de sodium qu'il contient.
C'est précisément cette substance potentiellement nocive qui a été trouvée dans le sang de certains opérateurs. L'affaire avait été révélée début 2019 suite à des analyses effectuées fin 2018.
"On se pose la question, surtout les jeunes, est-ce que je vais faire un enfant normal ou pas ? est-ce que je vais développer un cancer ? On demande une reconnaissance des risques et une vaste étude épidémiologique qui puisse répondre à nos inquiétudes" explique Ludovic Veyret, délégué CGT Sanofi.
Le syndicaliste dénonce l'"attitude méprisante" du groupe pharmaceutique.
La direction du site palois affirme pour sa part que les accords ne se négocient pas par site mais au niveau global. Et souligne qu'elle a proposé des aménagements de temps de travail et un départ anticipé à la retraite de 15 jours pour 15 années d'activité.
Ce vendredi est le 94e jour d'une grève débutée le 23 octobre dernier.
L'usine ne tourne qu'à 50% selon la CGT qui évoque une possible rupture de stock si le mouvement se poursuit.