L'ancien directeur général du site de production d'engrais Fertiladour au Boucau a été condamné mardi à un an de prison, dont trois mois ferme, par le Tribunal correctionnel de Bayonne suite à la chute d'une passerelle ayant entraîné la mort d'un ouvrier en 2006.
Hubert de Villèle a été reconnu coupable d'homicide involontaire et également de blessures involontaires pour un second ouvrier, grièvement blessé et handicapé aujourd'hui en raison de la chute.
La société Timac Agro, gestionnaire du site de Fertiladour, a elle été condamnée à une amende de 100.000 euros. La défense a dix jours pour faire appel.
"Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du ministère public s'est félicité Me Jean-Baptiste Etcheverry, avocat des parties civiles, c'est là le juste retour des choses tant les négligences ont été importantes dans ce dossier".
Le 9 octobre 2006, Gérard Puyau et Fabrice Troupel, salariés de la société Mécanique Adour Chaudronnerie (MAC), prestataire de services pour Timac Agro, sont tombés d'une passerelle qui a cédé, à six mètres du sol. Le premier ouvrier, âgé de 58 ans, est décédé sur le coup. Le second a été grièvement blessé et il est aujourd'hui handicapé. "L'état de la passerelle était connu de tous. Il n'y a jamais eu de plan d'ensemble pour la réparer", avait soutenu à la barre Me Etcheverry le 28 janvier.
Me Etcheverry espère aussi que le prononcé d'une peine de prison ferme sera un "signal fort" : "Il faut que le monde de l'entreprise sache que les conséquences de telles négligences peuvent être importantes".
Les conditions de travail sur le site de l'usine de Fertiladour avaient été mises en cause car on y broyait jusqu'en 1992 du monazite, substance radioactive qui aurait pu contaminer les salariés, entraînant la création d'un "comité de soutien aux victimes de Fertiladour".
