L'enlèvement du Luno s'organise. Ce cargo espagnol échoué à Anglet en pleine tempête le 5 février avait été brisé en 3 parties. Ce sont finalement deux sociétés hollandaises spécialisées dans le démantèlement et l'évacuation des épaves qui se chargeront de l'opération.
Le plan d'action pour assurer l'évacuation du Luno a été présenté hier aux services de l'Etat et à la ville d'Anglet. Du fait de sa technicité, peu de sociétés au monde étaient capables d'assurer l'enlèvement des différentes épaves du cargo espagnol. La société néerlandaise Svitzer a été retenue. Elle sera associée, pour la partie traitement des déchets à une autre société néerlandaise Koole.
Fondée en 1833, Svitzer est la plus grande entreprise de sauvetage maritime du monde. Elle assume à elle seule 1/4 des interventions d'urgence et de sauvetage maritime au monde. En France, elle est intervenue à Marseille en novembre 2012 pour le renflouement du "Napoléon Bonaparte", le ferry de la SNCM.
Des techniques de pointe pour un chantier fortement conditionné par la météo
Le chantier devrait démarrer avant la fin du mois de mars et durer au minimum deux mois. Il sera fortement conditionné par la météo.
Compte tenu du volume et du poids des épaves à retirer (environ 900 tonnes), les parties métalliques de l’épave seront découpées sur site pour être évacuées par voie terrestre. La découpe s’effectuera à la lance thermique, qui s’apparente à un chalumeau géant. Cette technique permet un travail plus précis qu’à la cisaille, et limite très fortement la nuisance sonore ainsi que le risque de résidus ferreux.
Le chantier commencera par la partie avant d'environ 600 tonnes, échouée le long de la digue des cavaliers. L’épave sera préalablement évidée de l’intérieur pour éviter toute dispersion des débris ; une fois allégée elle sera remontée sur la plage par des treuils surpuissants (capacité de 700 tonnes) ancrés dans le sable pour que la coque puisse être ensuite démantelée à sec.
Le château (partie arrière) du navire, d’environ 300 tonnes, sera ensuite enserré dans un filet de chaînes pour être remonté sur la plage de la Barre, par un même système de treuillage.
Enfin sera engagé l’enlèvement de la partie centrale (y compris les moteurs de propulsion) et des autres débris immergés (500 à 600 tonnes au total), qui, selon l’hypothèse la plus probable, devraient être retrouvés au bout et le long de la digue des Cavaliers.
SVITZER pourra recourir à des moyens adaptés :
- une équipe de plongeurs sera mobilisée
- pour les débris jusqu’à - 5m de profondeur, un véhicule amphibie appelé « Salamandre » pourra tirer les débris jusqu’à la plage ou les préparer pour être treuillés, en ôtant si nécessaire le sable obstruant ou retenant la pièce, grâce à un système intégré de dragage
- pour les débris à plus de 5 m de profondeur, si le treuillage s’avérait impossible, l’intervention d’un navire spécialisé dans la récupération de morceaux d’épaves sera envisagée.
Dernière étape, l’élimination des résidus du chantier s’effectuera au moyen :
- d’un ratissage mécanique du sable sur toute la zone de chantier
- d’une détection et d’une récupération des éventuels résidus mécaniques par le biais d'un aimant hydraulique.
A l’issue du chantier, une inspection complète sera réalisée pour s’assurer de l’enlèvement de la totalité des débris.