Le corps de ce membre présumé d'ETA avait été oublié durant dix mois à la morgue de Toulouse en 2009 avant d'être identifié. Pour les militants basques, Jon Anza ne serait pas décédé de mort naturelle, ils réclament une enquête pour éclaircir les zones d'ombres.
Selon l'avocat de la famille, une juge d'instruction toulousaine s'est prononcée à la fin juin pour le classement sans suite de l'enquête sur les circonstances mystérieuses de la mort du militant de l'ETA
Cet après-midi lors d'une conférence de presse, sa famille a annoncé qu'elle faisait appel.
Le corps de Jon Anza était resté dix mois à la morgue d'un hôpital toulousain avant d'être finalement identifié en mars 2010. Les militants de l'ETA ont mis en cause la police espagnole estimant que Jon Anza avait "été assassiné".
Au terme d'une enquête confiée à la juge toulousaine Myriam Viargues, le parquet de Toulouse avait demandé à la fin janvier 2013, le classement sans suite de l'enquête, estimant que la mort de Jon Anza, qui souffrait d'un cancer,
n'avait " rien à voir avec une opération illégale de contre-terrorisme, mais (était) la conséquence de son état de santé".
La juge d'instruction a suivi ces réquisitions et " a rendu le 28 juin une ordonnance de clôture et de transmission du dossier au parquet pour classement ", a indiqué l'avocat de la famille, Me Julien Brel.
c'est un "refus d'instruire" pour la famille
" Nous avons fait appel devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel le 4 juillet et nous espérons qu'elle statuera d'ici la fin de l'année ", a ajouté l'avocat.
Selon Me Brel, la juge d'instruction " relève les dysfonctionnements importants et successifs (...) ayant amené à l'absence d'identification du corps de JonAnza ", mais "elle n'en tire aucune conséquence estimant que M. Anza est mort de mort naturelle".
La famille dénonce le "refus d'instruire" sur ces dysfonctionnements mais aussi "sur le lien entre l'appartenance de Jon Anza à l'ETA et les circonstances de sa disparition et de sa mort".
Jon Anza, 47 ans, avait disparu le 18 avril 2009 alors qu'il se rendait en train de Bayonne à Toulouse, avec pour mission, selon l'ETA, de convoyer une forte somme d'argent à d'autres militants. Il n'avait pas rejoint sa compagne deux jours plus tard, comme convenu, et ne s'était pas non plus présenté à un important rendez-vous médical prévu le 24 avril à Bordeaux. Le 15 mai 2009, sa famille alertait les autorités judiciaires, qui ouvraient une enquête pour disparition inquiétante.
Le 29 avril, les pompiers avaient pris en charge un homme victime d'un malaise cardiaque dans une artère très passante du centre-ville de Toulouse. L'homme, qui n'était porteur d'aucun document permettant de l'identifier sur le champ, était décédé le 11 mai 2009, à l'hôpital.
Ce n'est que 10 mois plus tard, en mars 2010, qu'un lien avait été établi entre le corps resté à la morgue et le militant, dont le signalement avait pourtant été transmis aux services de police.