Poursuivi pour "attentat à la pudeur sans violence" en 1990 sur son neveu âgé à l'époque de 12 ans, l'abbé Jean-François Sarramagnan doit s'expliquer ce mardi 11 septembre devant la justice. Retour sur une affaire qui avait bouleversé le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron.
L'abbé Jean-François Sarramagnan comparaît devant le tribunal correctionnel aujourd'hui pour "attentat à la pudeur sans violence sur mineur de moins de 15 ans". Les faits remontent à 1990 pour certains. Son neveu âgé de 12 ans à l'époque aurait été victime d'attouchements lors d'un voyage en Pologne.
L'alerte a été donnée par la mère de la victime en 2015. Elle se confie au Parquet de Clermont-Ferrand, où elle habite désormais. La plainte porte aussi sur des faits graves perpétrés sur la commune de Hasparren, où résidait alors la famille.
Une affaire cachée par l'Evêque de Bayonne
Mgr Aillet, évêque de Bayonne, réagit à cette plainte en avril 2016, dans un contexte ultra-sensible de cas de pédophilie au sein l'église catholique.
Il envoie une lettre au parquet de Bayonne, dans laquelle il affirme avoir été au courant des faits de pédophilie du prêtre de son diocèse depuis 2009. L'abbé Sarramagnan, exflitré en thérapie à Lourdes et dont la santé mentale était fragile, s'était confié lors d'un entretien avec l'évêque.
La famille inquiète
Dans la lettre envoyée au Parquet de Bayonne, l'évêque justifie son silence, citant une "histoire de famille douloureuse". Contacté par les parents de la victime présumée, inquiets pour les membres de la paroisse du prêtre, il rassure :
Il était entendu qu’il n’aurait pas de responsabilité directe auprès d’enfants et de jeunes. Nous nous rencontrions régulièrement pour faire le point sur ces mesures de prudence et de vigilance.
Mgr Aillet a été entendu par les enquêteurs au cours de la procédure. La victime, âgée aujourd'hui d'une quarantaine d'années, ne s'est pas portée partie civile.