À Bayonne, plusieurs Officiers de police judiciaire demandent à être déchargés de leurs fonctions, en signe de protestation contre la nouvelle réforme de la garde à vue. Une procédure qui, selon eux, alourdit très fortement la charge administrative.
Selon Richard Benoit, secrétaire départemental du syndicat Alliance : "Nos collègues passent 45% de leur temps à faire de l'administratif, et non plus de l'enquête". Un temps précieux, allongé par des procédures administratives de plus en plus complexes.
C'est ce que dénoncent les Officiers de police judiciaire (OPJ) de Bayonne, tout en pointant également du doigt un manque de moyens matériels, souvent inadaptés.
En effet, la loi du 3 juin 2016 entrée en vigueur en novembre dernier est largement contestée au sein des OPJ. Elle réforme notamment les gardes à vue, avec la possibilité pour un suspect de s'entretenir avec un tiers, que ce soit un parent, un proche, ou autre. Cette communication peut se faire par téléphone, par écrit, ou par un entretien d'une demi-heure maximum, en présence d'un Officier de police judiciaire.
En signe de protestation, les OPJ demandent à ce que leur habilitation de police judiciaire leur soit retirée. Une démarche principalement symbolique, puisqu'une habilitation d'OPJ ne peut être annulée que sous forme de sanction.
Selon le syndicat Alliance, le mouvement de protestation serait suivi par les 3/4 des OPJ de la Côte basque. Par ailleurs, la démarche n'est pas isolée au Pays basque, puisque de nombreuses initiatives similaires ont été lancées un peu partout en France.