Bayonne : plusieurs centaines de personnes aux obsèques de Philippe Monguillot, le chauffeur de bus battu à mort

Les obsèques de Philippe Monguillot ont eu lieu en l'Église Sainte-Croix de Bayonne. Des centaines de personnes sont venues rendre un dernier hommage à ce chauffeur de bus battu à mort à Bayonne et décédé le 10 juillet dernier.

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Plusieurs centaines de personnes massées devant l'église Sainte-Croix ont applaudi au passage du convoi funéraire, peu avant 14h30, réservant aussi une part de leur hommage aux collègues arrivés en bus, venus habillés en blanc, brassard noir en guise de deuil. 

Véronique Monguillot, l'épouse du chauffeur y a lancé un cri d'alarme - "plus jamais ça !" - aux élus, décideurs politiques et à la direction de Chronobus, le réseau de transports de l'agglomération bayonnaise. "J'ai voulu taper du poing sur la table", a-t-elle expliqué à l'issue de la messe, avant d'aller saluer les collègues de son mari. "Je suis montée (dans leur bus) pour leur dire merci et leur dire que j'allais me battre pour eux". "La justice doit nous aider", a-t-elle demandé alors que Mme Schiappa.


Marlène Schiappa qui a suivi la cérémonie  à l'intérieur, avant un "moment privé" avec la famille. La ministre auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la citoyenneté a voulu rendre un "hommage appuyé" et venir en soutien à sa veuve Véronique, à ses filles et aux conducteurs de bus. 
"C'est aussi un signal pour rappeler que le gouvernement est auprès des  fonctionnaires, des agents qui s'engagent auprès du public... qui trop souvent sont la cible de la haine et de la violence. On ne peut pas accepter qu'un père de famille aille travailler un matin et dise à sa faille qu'il revient et qu'il ne revienne jamais" a-elle déclaré à l'issue de la cérémonie. 

Le cercueil de Philippe Monguillot a été porté par six de ses collègues et amis, jusqu'à leurs proches dans l'église. Au début de la messe, retransmise sur écran géant à l'extérieur, un choeur basque a entamé "Agur Jauna", chant traditionnel d'adieu.
  



 "Nous avons passé 27 ans toi et moi, tu laisses un grand vide (...) ", a lancé sa femme Véronique. "On nous a arraché une partie de nous", a confié à son tour la plus jeune de ses filles, Marie, 18 ans. 

Ce père de trois filles de 18, 21 et 24 ans avait été victime le 5 juillet d'une agression "d'une extrême violence", roué de coups et grièvement blessé à la tête, alors qu'il voulait contrôler le ticket d'une personne et exigeait le port du masque pour trois autres passagers, selon le parquet de Bayonne.

L'agression de cet homme de 59 ans, mort le 10 juillet après cinq jours de coma, avait causé l'indignation du monde politique, suscité la visite de deux ministres, Transports et Intérieur, tandis que le Premier ministre Jean Castex dénonçait un "crime abject". Ses collègues du réseau de transports Chronobus avaient exercé leur droit de retrait pendant plusieurs jours et une marche blanche avait rassemblé le 8 juillet quelque 6.000 personnes

Agés de 22 et 23 ans et connus des services de police, deux hommes se trouvent en détention provisoire et risquent la réclusion criminelle à perpétuité pour "homicide volontaire sur un agent de réseau de transports publics". Deux complices trentenaires ont également été écroués pour "non assistance à personne en danger".

Les bus de la ville était à l'arrêt aujourd'hui en hommage au chauffeur de bus.

Ce matin, Pierre-Marie Ditte, Directeur de Véolia Côte Basque s'est exprimé au micro de Sabrina Corrieri et Sandrine Estrade
 

C'est à la fois un sentiment douloureux naturellement. C'est la perte d'un proche. C'est la perte de quelqu'un avec lequel on aimait travailler et puis c'est aussi un moment de solidarité, d'union pour tous les salariés.C'est une nouvelle épreuve aujourd'hui, difficile pour tous les salariés. On pense à eux et on pense à la famille. Il est important de pouvoir les accompagner. 

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