Bayonne : l’État ne veut pas financer la structure d’accueil des migrants

Le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray l’appelait de ses vœux mais le préfet campe sur ses positions : L’État n’apportera pas d’aide pour financer la structure d’accueil des migrants installée à Bayonne. 

Ils sont de plus en plus nombreux à passer la frontière depuis l'Espagne. 

Depuis que l'Italie de Salvini a fermé ses portes, la péninsule ibérique est devenue le principal point d'entrée en Europe pour des milliers de migrants. Ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d'Ivoire ou du Mali. Pour eux, la route de l'exil passe désormais par le Pays Basque.  

Chaque jour, entre 80 et 100 personnes arrivent à Bayonne. Sur la Place des Basques d'où partent et arrivent les autobus Macron vers Bordeaux et le nord de l’Europe. Majoritairement des hommes, mais aussi des femmes avec parfois des enfants en bas âge. Ils sont souvent épuisés, affamés et sans papiers. 

Une situation qui a conduit la municipalité en octobre 2018 à offrir à ces exilés une aide ponctuelle : un toit pour quelques heures. L'ancien Centre Communal d'Action Social est devenu un lieu d'accueil. Les migrants y trouvent refuge avant de poursuivre leur périple. 

L'Etat ne veut pas payer


Devant l'ampleur du phénomène, le maire Jean-René Etchegaray a demandé l'aide de l'Etat pour financer le local qui coûte 70 000€ par mois. La réponse est trombée en ce début d'année. L'état oppose une fin de non recevoir. 

Le préfet des Pyrénées-Atlantiques est formel :

Il est totalement exclu que l’État n’accorde la moindre aide à une structure qui facilite la circulation de personnes en situation irrégulière sur le territoire.


Les bénévoles du Collectif Diakité, qui gère la structure sont consternés. Comme Joana Detchart qui interpelle les pouvoirs publics :

Tout ce qui est fait là, c'est pour pallier aux carences de l'état qui a des obligations en matière d'accueil et de mise à l'abri de personne vulnérable et qui à l'heure actuelle n'est absolument pas dans les clous !
 

Raisons humanitaires et de sécurité


Un sentiment de colère partagé par le maire de Bayonne et président de la Communauté Pays Basque :

C'est à la fois pour des questions humanitaires mais aussi pour des questions de sécurité que nous avons pris ces dispositions. Je ne comprends pas que l'on puisse reprocher à un maire de prendre des dispositions qui ne sont que la conséquence d'une véritable carence de l'Etat dans l'exercice de sa souveraineté... explique Jean-René Etchagaray.


Le préfet Gilbert Payet promet aussi de multiplier les contrôles aux frontières.

Depuis le 15 novembre, plus de 3500 migrants ont été accueillis quai Lesseps à Bayonne.

Le dispositif du Centre d’accueil est prévu au moins jusqu’au mois d’avril 2019.

Rien ne dit, qu'après, les exilés prendront une autre route. 


Iban Carpentier et Sandrine Estrade ont recueilli les réactions au refus d'aide financière du représentant de l'Etat :
 
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