Médecins et Ligue contre le Cancer alertent le grand public sur l'importance du dépistage en ce mois de mars bleu alors que le nombre de tests a chuté partout en France. Moins 12% pour les mammographies au pays basque et en béarn.
Il faut absolument se faire dépister martèlent les spécialistes.
"Clairement les maladies ont évolué, je suis confronté à des cas plus avancés, pris en charge plus tard qu'ils n'auraient dû l'être"
Emmanuel Duplaceau, médecin à St-Jean-Pied-de-Port et membre du comité des dépistages de cancers dans les Pyrénées-Atlantiques, ne cesse d'expliquer à ses patients qu'il faut qu'ils reprennent soin d'eux.
"En 2020 on a perdu 4000 mammographies dans le département sur 32 000 réalisées habituellement, c'est beaucoup. On a aussi perdu 4000 tests de dépistage colorectal"
Ce recul du nombre de tests colorectal est "très symptomatique" selon le médecin basque.
"Ces dépistages se font à la maison, il n'y a aucun risque de contamination. Mais les patients anticipent le fait que si le test est positif ils vont devoir aller faire des examens et ils se disent je ne le fais pas, j'attends un peu"
N'attendez pas !
Au local de la Ligue contre le cancer de Bayonne, on s'efforce de communiquer un maximum malgré les contraintes sanitaires.
"On s'adapte. On a développé nos réseaux sociaux pour faire passer l'info au maximum par ces canaux là. On a de nouveaux outils avec des vidéos et avec un showroom virtuel, un colon tour" explique Alice Verhnes, chargée de prévention.
Ce colon tour, jusque là réalisé avec un colon géant gonflable, est désormais accessible en ligne. "On rentre dans le colon par le biais d'un site internet et on a des explications sur l'évolution de la maladie, la façon de se dépister, la prévention au niveau de l'alimentation, de l'activité physique, c'est très complet".
Autre vidéo, celle intitulée "Adieu les tabous sur le cancer colorectal" réalisée par le centre régional de coordination du dépistage :
? Semaine nationale de lutte contre le #cancer
— ARS Nouvelle-Aquitaine (@ARS_NAquit) March 16, 2021
?? Bravo au centre régional de coordination de dépistage des cancers de #NouvelleAquitaine pour la réalisation de cette vidéo sur le #cancercolorectal qui lève les tabous autour du dépistage, avec humour ! https://t.co/ER6K49nMln
Axel Khan, le président de la Ligue contre le cancer prévient : "les retards de diagnostics vont provoquer des milliers de décès supplémentaires".
"Retards de diagnostics et complexification alarmante des parcours de soins : la crise sanitaire provoque déjà et provoquera dans les années à venir des milliers de décès supplémentaires parmi les personnes touchées par le cancer." @axelkahn sur @TV5MONDE https://t.co/UNHAWY47tF
— la Ligue contre le cancer (@laliguecancer) March 24, 2021
En Nouvelle-Aquitaine, le centre régional de coordination de dépistage des cancers est chargé de la mise en œuvre et de la coordination des tests.
Denis Smith, son président, rappelle que "plus le diagnostic est fait tôt, moins les traitements sont lourds et meilleurs sont les chances de guérison".
"L'intérêt du diagnostic précoce est fondamental car il permet de mieux soigner, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements"
12 antennes départementales accueillent le public dans la région.
Trois dépistages organisés : colon, sein, utérus
Elles proposent trois dépistages organisés autour des cancers du sein, du colon et de l'utérus.
"Le cancer du sein est la première cause de décès prématuré des femmes en France. Décelé à temps, 9 cancers du sein sur 10 peuvent être guéri. L’examen est une simple mammographie" explique le centre.
Savoir que le dépistage du cancer du sein est recommandé tous les 2 ans dès 50 ans, c'est pouvoir agir. Chaque année le dépistage permet de soigner plus tôt près de 10 000 cancers agressifs. #SavoirCestPouvoirAgir #DepistageCancerSein pic.twitter.com/KiedK8gkXo
— Institut national du cancer (@Institut_cancer) October 18, 2018
Concernant le cancer colorectal, troisième le plus fréquent, il indique qu'il touche hommes et femmes principalement après 50 ans et se développe dans la très grande majorité des cas à partir d’un polype. Un simple test de recherche de sang dans les selles permet de savoir s'il y a un risque.
Quand au cancer de l'utérus, "il est évitable car il est provoqué par un virus : le papillomavirus humain. C’est pourquoi la vaccination des filles et des garçons contre ce virus est recommandée à partir de 11 ans".
Cependant, vaccin ou pas, le dépistage doit être fait régulièrement.
Grâce au test de dépistage, le #cancer du col de l’utérus peut être évité dans 9 cas sur 10. Pourtant le cancer du col de l’utérus touche chaque année 3 000 nouvelles femmes en France. Plus d'infos sur https://t.co/3smaFQeHnn https://t.co/QsoG1CuKwL
— Institut national du cancer (@Institut_cancer) December 5, 2019
Voir le reportage de Perrine Durandeau et Emmanuel Galerne :