Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, s’est rendu mardi soir à Bayonne à la rencontre des salariés de Chronoplus, après la violente agression d’un conducteur dimanche soir.
Jean-Baptiste Djebbari est arrivé peu avant 20 heures, hier mardi à Bayonne, pour rencontrer les collègues de Philippe Monguillot.
Ce chauffeur de bus de 59 ans, a été roué de coups, après avoir refusé la montée à un homme sans masque accompagné d’un chien et demandé, dans le même temps, à quatre passagers, qui se trouvaient déjà dans le bus d’en descendre.
Le ministre délégué aux Transports s’est rendu dans les ateliers de la société de transport Chronoplus. Il a d'abord discuté avec les chauffeurs, avant de parler aux élus et de s'entretenir avec les représentants des conducteurs.
Depuis le début de la semaine, les chauffeurs du réseau n’ont pas repris le travail. Ils ont décidé d'exercer leur droit de retrait et assurent qu'ils ne reprendront pas le volant avant les obsèques. La circulation des bus de l’agglomération de Bayonne-Anglet-Biarritz est donc toujours fortement perturbée.
En venant sur place, Jean-Baptiste Djebbari a apporté "tout son soutien" à la famille de la victime et au personnel de Chronoplus, tout en précisant qu’il fallait respecter " le temps de l'émotion" (...) "avant que l’activité reparte pour les usagers comme pour le personnel avec une sécurité renforcée".
Et le ministre d’ajouter : "On nous dit que la clientèle (des transports en commun) évolue, ça s'observe un peut partout en France", a-t-il précisé.
"La crise du Covid est aussi une donnée nouvelle avec un service à quasiment 100% mais une fréquentation qui n'est pas tout à fait revenue à la normale, avec des incivilités, des agressions qui, semble-t-il, sont croissantes."qu’il faudra "mieux cibler les moyens et les tensions, et ça doit se faire au plan local avec les agents et l’opérateur".
« On a eu affaire à une scène d'une violence extrême, dont on ne peut expliquer l'origine »
Un peu plus tôt dans la journée, le parquet de Bayonne avait apporté des précisions sur l’avancée de l'enquête. Devant la presse, le procureur adjoint Marc Mariée, est revenu sur le déroulé des faits. Dans un premier temps, "trois personnes, dont une avec un chien, montent dans le Tram'bus à l'arrêt Gare de Bayonne. Un quatrième homme monte ensuite à l'arrêt Balichon. Le chauffeur veut alors contrôler son ticket et demande aux trois autres de placer un masque sur leur visage. Les insultes fusent puis il y a une bousculade. Le chauffeur est poussé hors du bus. Là, deux des individus lui donnent de violents coups de pieds et de poings dans la partie haute du corps et notamment vers sa tête".
Les quatre hommes ont pris la fuite en laissant le chauffeur "inconscient sur le trottoir" et vont "se réfugier dans l'appartement de l'un d'eux", a-t-il souligné.
Un premier suspect a été arrêté dès dimanche. Quatre autres l'ont été lundi, dont un mineur rapidement mis hors de cause.
Tentative d’homicide volontaire retenue pour deux des agresseurs
Le parquet a demandé la mise en examen de quatre personnes, dont deux pour tentative d’homicide volontaire, et leur placement en détention. Âgés de 22 et 23 ans, ils sont connus des services de police. Leur placement en détention a été requis. Pour les deux autres mis en cause, le procureur adjoint Marc Mariée a demandé, pour l’un, une mise en examen pour “soustraction de criminel à l’arrestation et aux recherches et non assistance à personne en danger” et, pour l’autre, pour “non assistance à personne en danger”.Une marche blanche ce mercredi soir à Bayonne
Trois jours apres ce drame, la victime Philippe Monguillot est toujours en état de mort cérébrale. Une marche blanche est organisée ce mercredi soir à partir de 19h30 à l'initiative de la famille et des collègues du chauffeur,entre l'arrêt de bus où a eu lieu l'agression et l'hôpital.Pour "accompagner cette démarche", l'intersyndicale nationale des Transports Publics Urbains de Voyageurs demande que "tous les véhicules de transports urbains de France" s'arrêtent de rouler "pendant une minute à cette même heure.
Témoignages et réactions de la famille du chauffeur de bus agressé dans ce reportage ►