Colère des agriculteurs. On vous dit pourquoi les agriculteurs français et espagnols bloquent les Pyrénées lundi 3 juin

Une nouvelle mobilisation aura lieu ce lundi 3 juin, dans les Pyrénées-Atlantiques. Une action qui se déroulera en coordination avec les agriculteurs espagnols. De nombreux points de blocage seront occupés, nous vous détaillons les sites à éviter et les dérogations de circulation en vigueur.

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Le retour du beau temps annonce le retour d'une période cruciale pour les agriculteurs dans leur exploitation. Les semences débutent, et pourtant, lundi 3 juin, nombreux paysans délaisseront leur ferme pour faire entendre de nouveau leurs revendications. Toute la journée, les agriculteurs français, en collaboration avec leurs homologues espagnols, se relaieront sur différents points de blocages le long de la frontière.

"On bloque tous les Pyrénées pour montrer la force des agriculteurs au niveau européen, qu'on soit tous unis et qu'on a tous la même cause à défendre", argue Didier Dolhéguy, éleveur de porcs et de bovins dans une ferme familiale de la commune de Came.

Avancées insuffisantes

Ils s'étaient déjà mobilisés en mars dernier. "Panneaux de villages à l’envers, opérations escargots, blocages des routes et des autoroutes en tracteur. Ces actions ont permis de montrer notre mal-être auprès du grand public", signifient les agriculteurs dans un communiqué.
Mais trois mois plus tard, les avancées du gouvernement sont jugées insuffisantes. Benjamin Loste, président de la Coordination rurale des Pyrénées-Atlantiques parle de "mesures de pacotilles".

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Les agriculteurs prévoient de se relayer pour se mobiliser tout en continuant de travailler. ©Andde Irosbehère France 3 Aquitaine

"Le gouvernement nous annonce des prêts de trésorerie pour aider les agriculteurs, mais en fait, il n'y a que 20 000 dossiers qui seront traités, soit que 5 % des agriculteurs français, peste-t-il. Autant, vous dire que c'est dérisoire. 95 % vont être lésés, dont ceux qui en avaient réellement besoin."

Le gouvernement a travaillé plus ou moins à certaines mesures, sur la maladie hémorragique épizootique (MHE), sur l'amélioration de la création de lacs, mais des mesures concrètes sur le revenu des agriculteurs, pour l'instant, il n'y a pas grand chose, rien du tout.

Didier Dolhéguy

éleveur de porcs et de bovins

Pour l'éleveur Didier Dolhéguy, l'annulation de la taxe GNR, actée en janvier, ne prend pas en compte l'évolution du prix du carburant. "Le problème qu'il y a, c'est qu'il y a trois ans, le GNR était à 630 euros la tonne et maintenant, il est à 1050 euros. Il y a une augmentation très importante, mais il n'y a que 15 centimes remboursés", illustre-t-il. 

Crise européenne

La mobilisation des agriculteurs sonne comme un nouveau cri d'alerte, à quelques jours des élections européennes. "C'est une grosse journée de mobilisation pour montrer à notre gouvernement notre mécontentement, mais aussi à l'Europe pour montrer que tous les pays ont le même problème", insiste le président de la CR64. "Il y a un véritable mal-être des agriculteurs, il n'y a plus de revenu, les charges augmentent, les prix baissent, il y a de la concurrence extérieure qui arrive et on n'est plus protégés en Europe, abonde Didier Dolhéguy. On a des prix qui sont au cours mondiaux alors qu'on a beaucoup plus de mesures strictes à respecter."

Moi je suis entrepreneur de travaux agricoles j'utilise 4,5 tonnes par an de GNR. Sur trois ans, entre 2019 et aujourd'hui, ça représente 45 000 euros de GNR en plus.

Benjamin Loste

président de la CR64

Parmi les revendications, "la mise en place de détaxations sur les énergies pour le secteur agricole (électricité, gaz, GNR)", une "plus grande sécurité alimentaire", "la révision de la fiscalité agricole" ou encore "l'aide à l’accès au photovoltaïque sur les toitures des bâtiments".

Difficultés de circulation et dérogation

Ils sont près de 3 000 à être attendus des deux côtés de la frontière, dont une grande partie au péage de Biariatou à la frontière. Les agriculteurs prévoient également le blocage du Col d’ares, du bourg madame, de Bossost, du col du Pourtalet, du Somport et du Pertus. 

Pour prévenir les perturbations de circulation, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques invite les automobilistes à "favoriser le report de leurs déplacements, ou à privilégier les solutions de report modal ou de covoiturage". 

Par ailleurs, exceptionnellement, "les véhicules poids lourds pourront circuler sur les autoroutes dans les Pyrénées-Atlantiques, le dimanche 2 juin 2024", afin de fluidifier le trafic. Pour éviter une aggravation de la congestion sur le segment sud de l’autoroute A63, les échangeurs suivants seront fermés dans le sens France-Espagne, dès le début de la manifestation sur le secteur de Biriatou, prévu vers 9 heures : Biarritz (La Négresse), Saint-Jean-de-Luz Nord et Sud et Biriatou.

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