Fêtes de Bayonne : des maraudes en gilet rose pour prévenir les agressions sexistes et sexuelles

Pendant les cinq jours des fêtes de Bayonne, des bénévoles, reconnaissables à leurs gilets roses, vont à la rencontre des festayres. Leur mission : faire de la prévention autour des violences sexistes et sexuelles, et recueillir la parole d'éventuelles victimes.

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Leurs couleurs ne sont pas tout à fait réglementaires. En plein cœur des fêtes de Bayonne, des gilets roses tranchent avec les tenues blanches et rouges des milliers de festayres. Ce sont ceux des bénévoles du dispositif Maïna, mis en place pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Chaque jour, et pendant toute la durée des fêtes, une quarantaine de bénévoles se relaient pour aller échanger avec les festayres, les renseigner, et si besoin, recueillir leur parole et les orienter.

Prévenir, sécuriser et recueillir la parole

Le dispositif a été mis en place depuis 2017, avec un collectif d'associations qui travaillent toute l'année auprès de femmes victimes de violences conjugales. "Parfois les gens sollicitent de l'information, mais on peut aussi être amené à accueillir les victimes. À partir de là, il y a une posture et un savoir-faire à mettre en place pour accueillir le récit traumatique de la personne, la sécuriser et l'accompagner vers les services spécialisés", explique Pantxika Ibarboure la directrice générale de l'association Atherbéa. Au-delà de cette présence au cœur de la foule, les bénévoles accueillent les festayres dans leur stand, situé sur la Place verte, entre 16 heures et 4 heures du matin. Une prise en charge saluée par la préfecture, partenaire du dispositif.  "La lutte contre les violences sexistes est une cause essentielle, en tout temps. Sur les fêtes de Bayonne, on va déployer la prévention et la prise en charge de victimes avec des dispositifs qui sont déjà éprouvés", précise Fabrice Rosay, le sous-préfet de Bayonne.

Une écoute sans jugement

Venir rencontrer Atherbea, c'est avant tout pouvoir parler librement. "L'essentiel aujourd'hui, c'est de venir s'exprimer, de déposer le témoignage, une expérience traumatique présente, ou passée. C'est une parole qui doit être accueillie de façon inconditionnelle, sans jugement", maintient Pantxika Ibarboure. L'an dernier, sur les cinq jours de fêtes, les bénévoles ont  accueilli 3 500 personnes. "C'est beaucoup, et c'est tant mieux. Ce type de présence doit se normaliser", estime la directrice d'Artherbéa.

Les fêtes de Bayonne 2023 ont été lancées ce mercredi. Si l'ambiance générale de cette première nuit a été qualifiée de "calme et conviviale" par la préfecture, "une agression sexuelle non clairement établie et prise en charge par le SAMU ", ainsi que trois piqûres malveillantes, sont à déplorer.  

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