Il était accusé de maltraitance sur ses brebis : quatre mois de prison avec sursis et 4 000 € d'amende pour un éleveur

Le délibéré a été rendu en début d’après-midi, ce mardi 4 juin. Un éleveur de Biriatou, au Pays basque, dénoncé par L214 a été condamné par le tribunal correctionnel de Bayonne à quatre mois de prison avec sursis et 4 000 euros d’amende.

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Révélées en janvier 2024, les images d’un élevage de Biriatou ont provoqué un choc. Des brebis malades, gisant dans la boue “en grande détresse” étaient filmées par l’association L214 qui dénonçait des conditions d’élevages inappropriées.

Les images diffusées par l’association montraient une brebis coincée dans une couche épaisse d’excréments et de terre, ainsi que plusieurs cadavres de moutons en décomposition. “Certains sont en état de grande faiblesse, ce qui laisse craindre une mort lente et douloureuse”, indiquait alors L214. 

Cinq infractions

L’éleveur, un homme de 56 ans, a comparu le 8 mai dernier, soit quatre mois après la diffusion de ces images. Il comparaissait pour cinq infractions : abattage d’une brebis lui-même, privation de soins, détention d’animaux sans registre d’élevage, circulation de bovins et caprins sans autorisation et non-déclaration de cadavre auprès des services d’équarrissage en les abandonnant dans la nature.

L’avocat général avait requis 1 000 euros de sanctions financières dont 700 euros d’amende et 500 euros de sursis. Le quinquagénaire a finalement été condamné à quatre mois de prison avec sursis et 400 euros de dommages et intérêts, au-delà, donc, des réquisitions. "Nous nous réjouissons de voir que le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet qui étaient dérisoires compte tenu de la situation catastrophique", s'est félicité l'association L214.

Déception chez L214

Quelques heures après la décision de justice, l'association à l'origine de l'alerte s'est fendu d'un communiqué dénonçant un "énième exemple des graves carences des services vétérinaires". 

Sans lanceur d’alerte, sans images, sans preuve, sans plainte auprès du procureur, cette situation perdurerait sans aucun doute encore aujourd’hui. 

Brigitte Gothière

Cofondatrice de L214

L'association demandait en effet à ce que les animaux soient retirés à l'éleveur et confiés à une fondation ou une association. " Pour autant, nous regrettons que les animaux n’aient pas été confiés à une association de protection animale afin de recevoir les soins rendus nécessaires par leurs conditions de vie exécrables", regrette Brigitte Gothière, cofondatrice de L214.

Second regret de l'association: l'éleveur n'a pas reçu d'interdiction d'exercer. "Les déclarations de l’éleveur pendant l’audience alertaient sur sa capacité à appréhender ses responsabilités en tant qu’éleveur", relève Brigitte Gothière, inquiète que la situation se renouvelle.

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