"Même s'il faut tout abattre, on repartira." Grâce à la solidarité, des éleveurs obtiennent un allègement du protocole d'abattage sur leur troupeau touché par la tuberculose bovine

Vendredi matin 30 août, de nombreux tracteurs ont convergé vers la ferme de la famille Sicre, dans le pays Pasque, en réponse à un appel à la solidarité lancé par le syndicat ELB. Confrontée à un cas de tuberculose bovine ayant mené à l’abattage de leur troupeau, la famille a reçu un soutien sans précédent.

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Les remerciements se font la gorge serrée. "Je vous promets qu’on va essayer de faire le maximum et de garder le moral surtout. On ne lâchera rien, même s’il faut tout abattre, on repartira", lâche Philippe Sicre, touché. Ce vendredi matin, l'éleveur et sa famille ont vu affluer une vingtaine de tracteurs dans leur ferme Pierrette, à Espès-Undurein. Un convoi de tracteurs, venus des quatre coins du Pays basque, dont les remorques sont "enrubannées de foin sec pour alimenter le troupeau cet hiver".  Un élan de solidarité pour cette famille d'agriculteurs en proie à de grandes difficultés après qu'un seul cas de tuberculose bovine a été détecté en début d'année, engendrant l'abattage total du troupeau. 

Mobilisation

Cet été, les mesures de biosécurité qui découlent du protocole lié à la tuberculose, ont empêché la famille Sicre d'emmener ses vaches en transhumance, la contraignant à puiser dans ses réserves. Julen Perez, porte-parole du syndicat ELB, salue l'effort collectif : "Il y a beaucoup de remorques, ce qui montre que le syndicat a réussi à mobiliser les troupes et à sensibiliser autour de ce sujet primordial."

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Après la découverte de cas de tuberculose bovine, l'abattage total du troupeau était envisagé. "Pendant huit mois, on ne savait pas où on allait, souffle Sophie Sicre. La seule chose qu'on savait c'est qu'on ne voulait pas l'abattage total." Le syndicat ELB, mobilisé, réussit finalement à obtenir une dérogation après "des mois de négociation". 58 vaches transhumantes pourront finalement être conservées.

Quand la famille Sicre est venue nous voir, on s'est mis tout de suite en lutte. En bras de fer avec l'administration.

Enguerrand Knecht

Membre de la commission bovine du syndicat ELB

"C'est inédit en France d'avoir eu une dérogation pour conserver les vaches de la ferme alors que les lésions de la vache infectée par la tuberculose plaçaient l'élevage sous abattage total", souligne Enguerrand Knecht, membre de la commission bovine du syndicat ELB.

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Ils sont venus en aide à une famille touchée par la tuberculose bovine. ©A. Irosbehère France 3 Aquitaine

"Aujourd'hui c'est moi, demain ce sont peut-être eux"

Malheureusement, et selon le protocole en vigueur, 35 bovins seront tout de même abattus. Les vaches épargnées seront quant à elle soumises à des tests réguliers pendant plusieurs mois afin de s’assurer qu’aucune ne soit porteuse de la maladie. Au total, 48 vaches devront être testées. "On croise les doigts pour qu’il y ait le moins de réagissantes et qu’on en sauve au maximum", espère Sophie Sicre, de l’exploitation Gaec Oihantxoko à Espès Undurein.

Face à la maobilisation, Sophie Sicre ne cache pas son émotion. "Ça fait chaud au cœur, aujourd’hui c’est nous, mais peut-être que demain, ce sera quelqu'un d'autre. Cette lutte, ce n’est pas que pour nous."

Malgré le soulagement de la famille, l'inquiétude pour l'avenir persiste pour la famille. Le syndicat ELB a réaffirmé son engagement à défendre les éleveurs et a plaidé pour une meilleure gestion des maladies infectieuses touchant les élevages. 

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