Les pibales sont de retour dans l'Adour grâce aux campagnes de repeuplement

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Depuis une douzaine d'années, pêcheurs et OFB organisent des repeuplements dont les effets commencent à se faire sentir dans l'estuaire de l'Adour notamment. ©France télévisions

Traditionnellement pêchées dans les estuaires, les civelles ou pibales font l'objet de toutes les attentions pour éviter leur extinction. Depuis une douzaine d'années, pêcheurs et l'Office français de la biodiversité organisent des repeuplements, dont les effets commencent à se faire sentir dans l'estuaire de l'Adour notamment.

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Dans les nasses et au fond des seaux, elles sont là, vives et brillantes. À cause de la surpêche et de trafics mondiaux, la civelle, autre nom pour l'alevin de l'anguille, est menacée d'extinction, c'est pourquoi sa pêche est réglementée.

Pour Jean-Yves Elissalde, responsable des pêcheurs estuariens, les quotas seront bientôt atteints dans l'Adour. "On est 33 pêcheurs. Là, on a 1 300 kg de consommation pour tous et on a 1 900 kg de repeuplement..." Une partie de leur pêche ira donc dans les restaurants et poissonneries, mais une autre partie sera consacrée aux programmes de repeuplement organisés depuis 2010. Et le pêcheur est enthousiaste : "depuis trois ou quatre ans, on voit les effets de ce qu'on a fait il y a douze ans : on a une population dense et il y en a de plus en plus!"

Des civelles remises en élevage ou relâchées

Chez le mareyeur hendayais, Jérôme Gurruchaga, les civelles qui ne font pas partie des quotas autorisés à la vente, via des commerces ou restaurants, sont promises à une autre destinée. "Des civelles sont remises en élevage pour produire des anguillettes qui seront relâchées dans 4 à 6 ans dans les rivières nord européennes ou alors en civelles, directement dans la nature".

Lui aussi confirme que les anguilles adultes qui sont pêchées aujourd'hui "proviennent en grande partie de ces peuplements qui ont été faits il y a une dizaine d'années".

Protégée par la loi

On pêche la civelle en France de la mer du Nord jusqu’à la frontière espagnole. Grâce au courant du Gulf Stream, notre pays reçoit sur ses côtes une grande partie du flux migratoire européen de civelles venu de la mer des Sargasses, leur site de reproduction. Ces poissons passent toute leur vie d'adulte dans les rivières françaises avant de retourner d'où ils viennent, dans l'Atlantique nord, pour se reproduire.

L’Office Français pour la Biodiversité est en charge de la surveillance des populations de la civelle, autrement appelée "pibale" dans le Sud-Ouest. Elle est classée par l’UICN comme espèce en danger critique d’extinction.

Cette année, la France prévoit d'en relâcher quatre tonnes contre 12 pour l'Allemagne... Cette démarche de repeuplement s'inscrit dans une dynamique également européenne. L’Union a adopté en 2007 un règlement visant à interrompre ce déclin.
En France, un plan de sauvegarde (Plan de gestion anguille PGA – juillet 2009), limite le prélèvement de la civelle aux seuls pêcheurs professionnels en le réduisant de 60 % depuis 2013 et en l’encadrant par la mise en place de quotas de captures. Ceux-ci ont aussi une obligation de traçabilité des captures.

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