Ils avaient accepté en 2023 de réguler les populations de sangliers proliférant dans les villes Mais cette année, les chasseurs du Pays basque refusent de participer. La fédération départementale dénonce le manque de soutien des élus pour la chasse traditionnelle d'autres espèces.
Des sangliers déambulant en pleine journée dans la ville. L'image est surprenante, mais de plus en plus banale. Dans les Pyrénées-Atlantiques, deux spécimens ont récemment été filmés à travers les rues de Bayonne. L'année dernière déjà, la mairie de Bidart avait signé une convention avec la fédération départementale de chasse pour réguler ces populations et limiter les dégâts.
38 sangliers capturés en 2023
"Entre Bayonne, Biarritz et Bidart, nous avions capturé 38 sangliers à l'aide de cages-piège en 2023. Ces opérations sont structurées par des arrêtés préfectoraux. On n'intervient pas avec des armes à feu, c'est trop dangereux en ville", rappelle David Acheritogaray, technicien à la Fédération des chasseurs 64. Une quarantaine de bêtes se promènerait encore régulièrement dans le secteur, sons sans engendrer de nombreux dégâts. "Le stade Girouette à Anglet est détruit, des gens se sont fait charger au lac Mouriscot... L'espace vide attire ces animaux", note le chasseur.
Le milieu urbain leur donne de quoi manger et un refuge où il n'y a pas de prédateurs.
David AcheritogarayFédération départementale des chasseurs 64
La situation est jugée "inquiétante" par la fédération des Pyrénées-Atlantiques qui, pourtant, ne renouvellera pas l'opération de régulation en ville cette année. L'organisation déplore le manque de soutien des élus locaux dans la défense des chasses traditionnelles, comme celle de l'alouette des champs. "On nous prend un peu pour des imbéciles, pour des idiots utiles. Quand il s'agit d'intervenir en zone urbaine pour attraper des sangliers, on a besoin de nous. On a demandé une motion de soutien à l'Agglo, on ne l'a jamais obtenue", regrette Christian Peboscq, le directeur de la Fédération départementale des chasseurs 64.
Une condition : revenir sur le piégeage des alouettes
La chasse à l'alouette avec des pantes (filets) ou des matoles (cages) a été interdite par le Conseil d'État en mai 2024. La plus haute juridiction administrative française a jugé ces pratiques non conformes au droit européen sur la protection des oiseaux et susceptibles d’entraîner d'importantes captures accidentelles d’autres volatiles. "Aujourd'hui, on nous explique qu'il n'est pas possible de chasser l'alouette avec des filets alors que l'on peut en tirer autant que l'on veut avec des fusils. C'est totalement aberrant", réagit Christian Peboscq.
L'année dernière, la fédération des Pyrénées-Atlantiques et celle des Landes ont réalisé une "étude expérimentale pour démontrer la sélectivité de la chasse aux pantes". Sur 500 oiseaux capturés, il n'y avait que des alouettes. "Aucune autre espèce", assure Christian Peboscq. Les chasseurs basques exigent désormais un arrêté dérogatoire afin qu'ils puissent de nouveau pratiquer les méthodes traditionnelles de piégeage pour l'alouette. Sans quoi, ils ne se réengageront pas dans la capture des sangliers.