Un collectif se bat depuis cinq semaines pour défendre le «droit de choisi ». Il s’agit de personnels du centre hospitalier de la côte basque. Parmi eux, on compte des brancardiers, infirmiers, médecins, ou encore psychologues.
Ils refusent la vaccination obligatoire pour exercer ou recevoir des soins. Parmi eux, on compte des brancardiers, des infirmiers, des médecins, ou encore des psychologues.
Selon ce collectif, un agent sur cinq du Centre Hospitalier de la Côte Basque ne serait pas vacciné.
Un chiffre que semble confirmer la direction du CHCB. Le 18 août, elle décomptait auprès de nos confrères de France Bleu Pays Basque "entre 600 et 700" agents non-vaccinés, sur 3780 employés par l'hôpital, soit plus de 17% des effectifs. Ces agents réfractaires nous expliquent leur choix.
L'hôpital de Bayonne toujours en "tension majeure" en raison du #Covid19
— France Bleu Pays Basque (@Bleu_Basque) August 18, 2021
?️ Michel Glanese directeur du @CHCoteBasque invité sur France Bleu décrit une situation très compliquée.
Des patients en réanimation ont été transférés à Pau et Dax
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Ne pas servir de cobaye
Stéphanie est aide médico-psychologique à l'hôpital de Bayonne. Elle ne veut pas se faire vacciner. Et, selon la jeune femme, elle subirait au quotidien des pressions pour se voir administrer une injection.
Mais Stéphanie refuse, car «à l’heure actuelle, il est en phase expérimentale ».
Moi, je n’ai tout simplement pas envie de servir de cobaye.
Alors que depuis le début du mois d’août patients et visiteurs doivent se munir du pass sanitaire pour rentrer dans un hôpital, les soignants, eux, ont jusqu’au 15 septembre pour se faire vacciner. Pourtant, comme Stéphanie, un certain nombre restent réfractaires malgré l’apparition de la quatrième vague.
Aujourd’hui, les agents hospitaliers ont déjà l’obligation de se faire vacciner contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l’hépatite B. Alors pour quelle raison certains sont-ils opposés à celui contre la Covid-19 ? Sur les réseaux sociaux, ils mettent en avant le manque de recul, et les possibles effets secondaires à moyen ou long terme.
Une suspension possible, mais pas de licenciement
Contactée, la direction du Centre Hospitalier de la Côte basque n’a pas souhaité répondre à notre demande d’interview.
L’ARS de son côté nous a renvoyé vers le site internet du ministère du Travail. Sont effectivement concernés « tous les personnels (y compris administratifs) des établissements de santé, des établissements médico-sociaux ( Ehpad, USLD, résidences autonomie, structures handicap avec ou sans hébergement et y compris non médicalisées), des établissements sociaux rattachés à un établissement de santé (LHSS, LAM, CSAPA, CAARUD, CLAT, CEGGID).
A compter du 15 septembre 2021 et jusqu'au 15 octobre 2021 : « les professionnels soumis à l'obligation vaccinale sont autorisés à exercer leur activité à condition de justifier de l'administration d'au moins une des doses requises dans le cadre du schéma vaccinal à plusieurs doses et de présenter le résultat négatif d'un test virologique », est-il précisé.
Puis à compter du 16 octobre 2021, « les personnes concernées doivent justifier, auprès de leur employeur, d'avoir un schéma vaccinal complet ou ne pas y être soumises en raison de contre-indication médicale ou d'un rétablissement après une contamination par le Covid-19 », peut-on lire.
Enfin, dès le "15 septembre 2021, des contrôles seront opérés et des sanctions prises le cas échéant. À défaut d'avoir été vaccinés dans les temps, les salariés ou agents publics peuvent être suspendus, sans rémunération (…) ". En revanche, il est clairement écrit qu’ "un licenciement en cas de défaut de vaccination au Covid n'est pas possible ".
Quelles alternatives ?
Elisabeth Charriau est psychologue à l'hôpital de Bayonne. Elle fait partie du collectif refusant de se faire vacciner. Elle propose une autre solution : le test répété.
Si l’objectif est de se protéger et de protéger l’autre, la seule possibilité, c’est le test.
"Un test qui soit moins invasif car effectivement on ne va pas aller se faire charcuter le nez tous les jours. Cela finirait par être traumatique". La psychologue met en avant "le test salivaire tel qu’il se pratique en Allemagne et qui effectivement nous assure que nous ne sommes pas contagieux pour nos patients ».
Angela Merkel avait en effet annoncé mi-juillet que le vaccin ne serait pas obligatoire dans son pays ni pour les personnels soignants, ni pour la population de manière générale. La chancelière en effet avait fait le choix de la pédagogie.
Ce mercredi 25 aoùut, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a recommmandé pour les moins de 12 ans un "dépistage très régulier" à travers des tests salivaires "comme c'est fait en Allemagne, Autriche et Angleterre", des propose relatés par l'AFP. En Italie, en revanche, l’obligation vaccinale est en place depuis près de quatre mois pour les soignants.
En France, le professeur Didier Raoult a pris une position qui a surpris plus d’un « anti-vaccin ». En juillet, il avait annoncé sur Twitter être favorable au vaccin pour les personnels soignants. « Oui, je suis pour la vaccination, mais pour une population à risque d’être particulièrement surexposée, ou à risque de faire des formes graves », a-t-il dit à l’AFP, jeudi 8 juillet. Il s’était montré en revanche moins favorable à la vaccination de toutes les autres personnes sans comorbidité, quel que soit leur âge.
A Bayonne, le collectif des personnels anti-vaccin doit être reçu lundi 30 août par la direction du Centre Hospitalier de la Côte Basque.