Suite à la censure du Conseil Constitutionnel de l'enseignement immersif des langues régionales, de nombreuses voix s'élèvent dans le Pays Basque pour défendre l'euskara (la langue basque). Une grande journée d'action est prévue le samedi 29 mai à Bayonne pour dénoncer cette décision.
"La langue basque doit vivre !" C'est le message envoyé par de nombreux basques au gouvernement ce mercredi. Ils se sont rassemblés à Saint-Jean-Pied-de-Port pour protester contre la décision du Conseil Constitutionnel de censurer la "loi Molac" sur la promotion des langues régionales, votée par le Parlement en avril.
Censure de l'enseignement immersif
La proposition de loi « relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion » avait pourtant été adoptée par le Parlement le 8 avril dernier après un vote surprise de l’Assemblée nationale. Une première depuis des décennies.
Mais les Sages du Conseil Constitutionnel ont vite rafraîchit les ardeurs des défenseurs des langues régionales. Le vendredi 21 mai, ils ont partiellement censuré la loi, notamment la partie sur l'enseignement immersif, qui consiste à utiliser les langues régionales durant une grande partie du temps scolaire.
Vague de protestations au Pays Basque
Mais au Pays Basque, la nouvelle ne passe pas. D'autant que des changements avaient déjà été annoncés pour la rentrée prochaine : au collège de la Citadelle à Saint-Jean-Pied-de-Port, la physique-chimie devait être enseignée en basque en respectant la parité horaire. Marche arrière aussi à Anglet, au collège Endarra où le cours de sport devait être en euskara. Une décision inadmissible pour les élus et les parents d'élèves.
L'Éducation Nationale a voté avec nous pour une politique linguistique, et maintenant elle fait obstacle. C'est inacceptable.
Une journée d'action aura lieu samedi 29 mai à Bayonne. Elle viendra clôturer une série de mobilisations démarrée le 19 mai dernier. Car pour beaucoup, l'enseignement de l'euskara participe à l'élaboration de l'identité basque, comme l'expliquait Jean-Jacques Lasserre sur France 3 Nouvelle-Aquitaine :
Soutien d'Emmanuel Macron
Suite à cette décision du Conseil Constitutionnel, le président de la République Emmanuel Macron a publié un message sur les réseaux sociaux en faveur des langues régionales :
Dans son message, il estime que "le droit doit libérer, jamais étouffer. Ouvrir, jamais réduire" en faisant allusion à la décision du Conseil Constitutionnel. Son premier ministre Jean Castex, interrogé par plusieurs élus inquiets mardi à l'Assemblée Nationale, a aussi annoncé qu’il missionnait deux députés pour travailler sur le sujet.
Le chapitre de l'enseignement immersif est donc loin d'être clos, et devrait encore mobiliser une bonne partie du Pays Basque.