Les écoles en langue basque assurent la continuité pédagogique pendant le confinement

Avec près de 4 000 élèves, de la maternelle au lycée, Seaska, la fédération des ikastola (écoles immersives en langue basque), a mis en place un système de continuité pédagogique efficace. Il s'agit de soutenir également, les parents d'élèves, qui ne parlent pas le basque. 
 

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"Pendant le confinement, la continuité pédagogique est assurée, sans problème" confirme Peio Jorajuria, le président de Seaska, la fédération des écoles en langue basque, l'euskara.

Les presque 4000 élèves, scolarisés de la maternelle au lycée, et leurs parents, disposent de supports numériques pour poursuivre les apprentissages.

"Pour le lycée, les professeurs sont en lien direct avec les 370 élèves, qui sont autonomes dans leur travail à la maison", explique Peio Jorajuria.

Comme annoncé par le ministre de l'éducation, le bac sera basé sur le contrôle continu. "De fait, cette génération de bacheliers, validera son diplôme, avec des épreuves en basque, pour la première fois depuis les débuts de Seaska, puisque les notes concernent des devoirs rédigés ainsi, durant l'année scolaire", poursuit-t-il.

Pour le collège, les enseignants s'appuient sur les espaces numériques déjà habituellement utilisés en cours. "La première semaine a été un peu compliquée, car ils demandaient beaucoup de travail aux collégiens" relate Peio Jorajuria. "Maintenant, ils limitent les heures d'étude, par matières. Là encore, les élèves sont assez autonomes. Mais il y a toujours un référent du collège qui maintient le lien avec les parents, si une difficulté apparait".

Rester motivé


Katixa, est l'une des mille élèves scolarisés (ndlr : chiffre annoncé par la fédération pour la rentrée 2020-2021), dans les quatre collèges de Seaska.
Elle est en classe de sixième à Bayonne. "C'était bizarre quand nous avons appris que le collège devait fermer. Le président de la République avait parlé de guerre, la veille. Tout le monde était affolé" se rappelle-t-elle.

Depuis, elle suit les cours de chez elle. "C'est facile pour moi, je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup de travail. Mais ce qui est plus compliqué, c'est d'être motivée", admet-elle.

Katixa reçoit chaque matin, à 9 h 30, les leçons du jour via la plateforme EasyScol. Des résumés de leçons en ligne, mais aussi des devoirs à rendre, comme les rédactions de français, ou des questions à choix multiples.

"Je m'organise un peu comme je veux dans la journée", dit-elle. "Si je ne comprends pas quelque chose, je peux envoyer un message au prof. J'aime bien travailler à la maison. Peut-être même plus qu'en classe ! Mais l'ambiance du collège me manque".

Des matières, comme l'anglais, ne peuvent plus être régulièrement pratiquées à l'oral. Le professeur de sport a également dû s'adapter. "Il nous envoie des défis de cross fit ou de yoga" raconte Katixa. "On peut les faire, mais on ne sait pas si on réalise bien les postures par exemple".

En primaire, la situation est plus disparate et complexe. Peio Jorajuria détaille :

Il n'y a pas forcément d'outils numériques, dans tous les foyers. Les enseignants utilisent les mails pour envoyer leurs cours, mais aussi le réseau What's App, qui permet, via le téléphone, de créer des contenus audio ou video. C'est très pratique, par exemple, pour travailler les bertsu (ndlr: des chants improvisés, en vers) où il faut nécessairement utiliser l'oral.


Matériel multi-média et jeux en ligne


Une difficulté existe également, pour les parents non-bascophones. Les professeurs du primaire ou du secondaire traduisent parfois les consignes en français, mais cela représente énormément de travail supplémentaire.

Comme l'explique Peio Jorajuria, " L'enseignement à distance est déjà épuisant. Pour un cours à l'oral, une heure de préparation correspond à une heure d'enseignement. Mais pour l'écrit, il faut trois à quatre heures de réflexion, pour une seule leçon".

Pour les enfants qui n'ont aucun référent en langue basque dans leur entourage, Seaska a développé des alternatives, notamment pour les plus petits. La fédération a fourni des liens d'émissions radio, télé, et même de dessins animés, en basque, pour maintenir le lien avec la langue.

Du matériel multimédia, comme des jeux en ligne, ou pédagogiques pour les classes de maternelle, est également à disposition.

"L'important, dans ces cas-là" ajoute Peio Jorajuria, "c'est que les enfants gardent un environnement en euskara (ndlr :langue basque), pour que ce ne soit pas difficile de se remettre dans le bain quand l'école recommencera".

Pour l'heure, le retour à l'école est fixé au 4 mai, après les vacances de printemps. Vacances, pendant lesquelles, les élèves, et leurs enseignants, n'auront pas de cours en ligne, pour pouvoir se reposer, comme il est prévu par le calendrier de l'éducation nationale.
 
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