A Mauléon-Licharre, les artisans s'inquiètent d'un projet de la communauté d'agglomération du Pays Basque, qui envisagerait l'ouverture d'un grand musée, atelier, vente dans le centre-ville de la commune.
Les fabricants traditionnels d'espadrille se sont réunis pour faire face ensemble à l'adversaire. Ils sont cinq, et représentent 80% de la production française d'espadrille. Objet de leur inquiétude : une décision de la communauté d'agglomération du Pays basque, qui envisagerait de créer un atelier vente d'espadrilles en centre-ville.
Une concurrence déloyale, estiment les artisans.
"Ce serait dévastateur, assure Sandrine Lasserre, fabricante d'espadrille. Nous on vend directement au public qui vient à Mauléon. S'il y a un atelier dans le centre, les touristes ne viendront plus nous voir."
Difficile de connaître réellement la nature du projet de la communauté d'agglomérations. Mais chez les artisans, on craint qu'elle ne décide de lancer un appel d'offre pour ensuite installer un ensemble musée, atelier, vente.
"Ils vont fabriquer des espadrilles et les vendre sur place, avec de l'argent public, déplore Francis Tauzin, président de l'association Soule espadrille. Il y a des fabricants Mauléonais qui ont déjà leurs magasins, dans lesquels ils vendent leurs propres produits, et qui ont investi leurs propres deniers pour construire ces entreprises."
Espadrille locale de qualité
La communauté d'agglomération n'a pas précisé son projet mais a assuré vouloir "valoriser une espadrille locale de qualité" et précise vouloir maintenir un dialogue constructif avec tous les acteurs de la filière.
Environ 1,6 million de paires d'espadrilles sont fabriquées chaque année , mais le dossier déposé afin d'obtenir une indication géographique a été rejeté par l’Institut national de la propriété industrielle.
Voir le sujet de France 3 Euskal Herri