Les piments, eux aussi, ont subi les aléas de la météo cette année. Avec deux semaines de retard, la récolte s'annonce moindre, mais de qualité malgré les intempéries. À la fin de l'été, le condiment affichant les couleurs du Pays basque réchauffe les plats et les cœurs des touristes qui emportent souvent une corde dans leurs bagages. La récolte débute seulement dans les villages autour d'Espelette, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Depuis quelques jours, leur couleur rouge vif détonne sur leur feuillage vert intense. Cette couleur si caractéristique du piment d'Espelette qui cette année a pris son temps.
À Ainhoa, Nicolas Darthayette semble savourer ce moment. Le jeune producteur est installé depuis 2019 avec près de 40 000 pieds de piments. Il a commencé à ramasser ses premiers fruits il y a une quinzaine de jours.
La récolte s'annonce plutôt timide pour l'instant en raison de la météo maussade de ces derniers mois. "Cette année, c'est surtout l'excès d'eau" qui a posé problème, explique le producteur. C'était juste après la plantation. "Il y a eu des maladies fongiques qui se sont développées, l'asphyxie racinaire qui fait qu'on a remplacé sur 40 000 près de 9 000 plants"... D'où le retard, sans doute.
Pour autant, il ne s'agit pas d'intempéries aussi graves que l'an dernier. Certains producteurs avaient essuyé des orages de grêles violents.
Une AOP en corde ou en poudre
Si la quantité est en baisse, les piments affichent plutôt une belle allure. La plupart seront séchés et transformés en poudre, mais les plus jolis sont triés et utilisés pour en faire des cordes, prisés notamment par les vacanciers.
Depuis 2000, le piment d'Espelette bénéficie d'une Appellation d'Origine Protégée qui garantit sa zone de production, dix communes autour d'Espelette, sa culture comme sa transformation. Un cahier des charges encadre également les dates de plantation et les produits phytosanitaires utilisables, afin de garantir sa qualité.
Cette année, le nombre de pieds de piments plantés dans la zone AOP est en baisse, en raison d’une diminution du nombre de producteurs. La filière en compte aujourd'hui 192 contre 200 en 2022.