Les infirmières du sud de l'Aquitaine manifesteront lundi 6 mars à Pau pour réclamer une augmentation générale des actes médicaux du quotidien. Explications avec Corinne Michelena, une professionnelle installée dans le Pays basque, que nous avons suivie lors d'une tournée au domicile de ses patients.
Et c'est reparti pour sa tournée quotidienne. Corinne Michelena est infirmière libérale et travaille dans le Pays basque, entre Hendaye et Biriatou.
Jusqu'à 200 km par jour
Chaque jour, elle visite entre 15 et 17 patients à domicile et parcourt en moyenne 80 km par jour. "Moi, ça va encore, car je suis en milieu urbain. Mais, certaines de mes collègues infirmières qui exercent en zone montagne, font jusqu'à 200 km par jour !", raconte Corinne Michelena.
Soins du quotidien, recharge des piluliers, prise de tension, vérification de la prise de médicaments, son travail relève de la veille sanitaire et est indispensable pour ces personnes qui ne peuvent plus se déplacer. "Je vis seule et je n'ai personne à qui parler. Et quand les infirmières sont là, je peux leur parler et je suis contente", témoigne une de ses patientes.
"Quand les personnes sont âgées, elles ont souvent des problèmes cardiaques, alors on surveille les œdèmes, au niveau de la respiration. Et on alerte le médecin traitant s'il y a des dosages à modifier sur le traitement", explique Corinne Michelena, tout en s'occupant de son patient.
Tarification à l'acte
Chacun des actes pratiqués, est rémunéré au forfait. Par exemple, deux euros la piqûre et quatre euros le pansement. En revanche, le temps passé avec le patient à son domicile n'est pas pris en compte par l'Assurance maladie.
Cela dépend des jours, mais je passe entre 20 et 45 minutes selon l'état du patient. Et ce temps passé n'est pas rémunéré
Corinne Michelena, infirmière libéraleFrance 3 Euskal Herri
Cette tarification à l'acte n'a pas été revalorisé depuis 2009. Le salaire de cette profession, qui travaille 7 jours sur 7, a donc diminué au fil des années.
50 heures par semaine
Selon Corinne Michelena, la moitié des infirmières libérales du Pays basque sont au bord de la faillite, avec des charges qui ont augmenté de manière importante depuis la hausse du prix des carburants.
Si l'on veut garder le même revenu, on doit augmenter la cadence et l'amplitude de la journée. Actuellement, on est toutes à travailler 50 heures
Corinne Michelena, infirmière libéraleFrance 3 Euskal Herri
Les syndicats infirmiers libéraux demandent des revalorisations, à hauteur de 6 euros pour les injections intramusculaires, 10 euros pour les prises de sang et 8 euros pour les pansements. Enfin, ils souhaitent des indemnités de déplacement à 4 euros, pour faire face à l'augmentation du prix moyen du carburant.