Vaccination en pharmacie : « nous ne manquons pas de bras, mais de doses » P. Beguerie, pharmacien au Pays basque

Depuis lundi 15 mars, les personnes de plus de 50 ans présentant une comorbidité face à la Covid 19 peuvent se faire vacciner en pharmacie. « Le souci c’est que cette semaine et la semaine suivante, nous allons recevoir très très peu de doses », explique Pierre Béguerie, pharmacien à Bidart.

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Pharmacien à Bidart au Pays basque, Pierre Béguerie a commandé des doses du vaccin AstraZeneca la semaine dernière. Un timing habituel. Les commandes sont passées un jour et reçues la semaine suivante. Il n’est donc pas plus inquiet que ça. « On nous a annoncé une livraison jeudi ou vendredi », précise celui qui est aussi le président du Conseil central de l’Ordre des pharmaciens. Mais toute la question est de savoir combien de doses il va recevoir.

« Il ne faut pas que les patients se précipitent chez leur pharmacien »

Si l’autorisation de vacciner débute ce lundi 15 mars, rares seront ceux à pouvoir être vaccinés dès aujourd’hui. « Le souci, c’est que cette semaine et la semaine suivante, nous allons recevoir très très peu de doses que ce soit pour les pharmaciens ou les médecins », annonce Pierre Béguerie. « Donc il ne faut pas que les patients se précipitent chez leur pharmacien. Ils peuvent aller chez leur pharmacien se faire inscrire sur une liste d’attente. Le problème, c’est que ces listes d’attente risquent de rallonger et le délai sera en fonction des doses qui nous seront livrées".

On espère que cela va s’améliorer à partir de la dernière semaine de mars où 1,4 millions de doses vont être livrées.

Pierre Béguerie - Ordre régional des pharmaciens - 

AstraZeneca a en effet annoncé samedi qu'il devrait livrer moins de vaccins que promis à l'Union européenne. Seulement 25% des doses seront livrées à la fin du premier trimestre. Un retard à l’allumage dont vont pâtir les pharmaciens.

Mode d’emploi

En pratique, toutes les pharmacies qui vaccinent contre la grippe peuvent aussi vacciner contre la Covid-19. Peuvent prétendre à être vaccinés dans ces pharmacies, le personnel soignant, les personnes de plus de 75 ans et enfin les personnes de plus de 50 ans présentant des comorbidités.

Vous pouvez prendre rendez-vous en allant chez votre pharmacien, par téléphone, ou encore sur internet. Poure cela deux sites existent : plateforme Maiia (site difficilement accessible ce lundi), ou sur Covid-Pharma.fr.

Comme pour le test PCR, le vaccin est remboursé par la Sécurité sociale. Les pharmaciens factureront les organismes d’assurance maladie via votre carte vitale. Vous n’aurez donc pas besoin de faire l’avance des frais.

Dans un premier temps, toute la difficulté sera donc de réussir à prendre un rendez-vous sans qu’il soit annulé par le pharmacien. « Ce ne sont pas les bras qui manquent », rappelle Pierre Béguerie, « c’est les doses ».

« C’est cela notre difficulté. C’est de savoir à quel moment on recevra les doses, car on ne peut pas envisager de prendre des rendez-vous sans être sûr d’avoir les doses ».

Pierre Béguerie

Le vaccin AstraZeneca exclusivement

Alors que la France a franchi ce week-end le cap des 90 000 morts du coronavirus, la course aux vaccins est engagée depuis plusieurs mois. Après Pfizer, AstraZeneca et Moderna, c’est au tour du vaccin de Johnson & Johnson d’être homologué en France depuis le 12 mars par Haute autorité de santé (HAS).

Les officines, pour l‘instant, ne sont autorisées à vacciner qu’avec des doses d’AsrtraZeneca. Or une dizaine de pays ont suspendu par précaution l'utilisation de ce vaccin, après le signalement d'effets secondaires "possibles" mais sans lien avéré à ce stade. Parmi eux, l’Allemagne, qui a fait ce choix ce lundi après-midi 15 mars. Si la France, elle maintient sa position, des voix dissidentes émergent dans l’Hexagone. La semaine dernière certains personnels du CHU de Bordeaux nous confiaient vouloir avoir le choix du type de vaccin qui leur est administré et alors qu’on leur impose celui d’AstraZeneca. Et ce lundi, les pompiers des Bouches-du-Rhône ont suspendu la vaccination de leur personnel contre le Covid-19 avec le vaccin d'AstraZeneca après la survenue d'effets indésirables chez un pompier.

Un climat qui n’est pas sans conséquence sur le degré de confiance des Français en ce vaccin. « Certaines personnes qui s’étaient inscrites se sont décommandées », avoue Pierre Béguerie. Pour autant, le président du conseil central de l’Ordre des pharmaciens se veut rassurant. « Moi, personnellement, je ferai confiance à nos autorités sanitaires », dit-il. 

« Nous avons une agence nationale du médicament qui est très très vigilante. Nous suivons les recommandations". Il vaut mieux être vacciné que d’avoir une Covid très grave ».

Pierre Béguerie

Quels patients vacciner en premier ?

Parmi tous les Français éligibles, comment savoir lesquels il faut vacciner en premier ? Sur quels critères les pharmaciens vont-ils se baser ? « Nous connaissons nos patients, nous avons l’habitude de leur donner des traitements qui correspondent à une maladie et à une comorbidité par exemple. Donc nous devons faire une sélection stricte par rapport à ces patients. Nous avons tous les outils pour le faire et en fonction de leur disponibilité, ils prennent rendez-vous sur nos listes ».

La vaccination dans les officines va se faire en trois étapes à priori. La première débute donc ce lundi 15 mars. La deuxième, dès le 15 avril, sera ouverte aux personnes de plus de 50 ans sans critères particuliers. Et enfin la troisième, dès le 15 mai, sera accessible à tous ceux qui le désirent.

Pierre Béguerie était l'invité du 12/13 en Aquitaine, écoutez-le :

 

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