VIDÉO. Espadrilles aux pieds, le monde comme terrain de jeu : Nicolas Duplàa défie les plus grands marathons

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Nicolas Duplaa court en espadrilles depuis 2018.
Nicolas Duplàa court ses marathons en espadrilles. ©France 3 Aquitaine

Dans le monde des marathoniens, certains cherchent à battre des records, d'autres à repousser leurs limites personnelles. Puis, il y a Nicolas Duplàa, qui a opté pour une voie bien différente et quelque peu loufoque : parcourir les plus grands marathons du monde... en espadrilles traditionnelles du Pays basque.

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Première publication le 10/03/2024

Avant chaque course, quel que soit le nombre de participants, il sort du lot. Muni de ses espadrilles rouges, Nicolas Duplàa ne passe jamais inaperçu. Que ce soit à Chicago ou à Hendaye, il suscite toujours à la fois amusement et interrogation.

Tout commence en 2018, Menouar Benfodda, un coureur catalan, décide de courir le marathon de Paris muni de Vigatane, l'espadrille catalane. Suite à ça, un fabricant de Mauléon, berceau de l'espadrille basque, propose de tenter l’expérience avec des espadrilles souletines. Nicolas n’hésite pas : "Je suis allé les voir, j’ai testé et j’ai commencé à y prendre goût". S'il a si rapidement adopté les espadrilles pour les marathons, c’est surtout par fierté pour sa région et ses traditions qu’il aime partager. "Je suis Souletin, près de Mauléon et ça me permet de faire parler du Pays basque, de la Soule".

Éviter les blessures en adaptant sa course

Il se met alors à courir des marathons en espadrilles, une décision qui surprend son entourage. "Les gens aiment bien l’idée, mais ils me prennent un peu pour un fou", sourit-il. Et pour cause, au-delà d'être originale, l'utilisation d'espadrilles pour la course peut s'avérer dangereuse pour le corps et les jambes notamment. Pour s'éviter une blessure, le marathonien est obligé d'adopter une nouvelle posture qui n’est pas naturelle lorsqu’il court.

C’est une course minimaliste. Il n’y a pas d’amortis, il n’y a rien, on est portés sur l’avant du corps, on ne peut pas courir sur le talon.

Nicolas Duplaa

Marathonien

Cette manière de courir, qui fatigue rapidement les muscles et les tendons, nécessite une très bonne condition physique. "Ce sont les mollets qui prennent et surtout les articulations". Pour parvenir à s'exercer dans de meilleures conditions, Nicolas fait alors appel à des acteurs locaux pour améliorer ses chaussures, les rendant plus confortables.

On lui a fait une espadrille spéciale course, c’est une très belle aventure qu’on vit avec lui.

Sandrine Lasserre

Atelier d'espadrille "Prodiso"

Le tour du monde en espadrilles

Cette aventure en espadrilles lui a permis de parcourir de nombreux pays. Nicolas a pu réaliser son rêve en participant au marathon des sables au Maroc en 2021 et réalisant par la même occasion une belle performance. "C’est une course mythique, on était 700, il y a eu plus de 50 % d’abandon. La chaleur nous a fait mal, mais mes espadrilles ont tenu et j’ai fini dans les 100 premiers".

Ses espadrilles ont même servi pour des bonnes causes: Nicolas a participé à une course solidaire au Kenya.

J’ai amené une valise entière d’espadrilles, j’ai fait le tour de tous les fabricants, ils m’ont tous donné une trentaine de paires

Nicolas Duplàa

Marathonien

Le Souletin est épanoui dans ce mode de vie et compte bien continuer.  "La course à pied permet de voyager, de découvrir des choses, de rencontrer des personnes et de profiter de la vie", résume le trentenaire. Il a par ailleurs créé sa propre association, "la grande Espadrouille", qui organise chaque été une course lors de la fête de l’espadrille à Mauléon.

Son prochain objectif : faire les "six majors", les six plus gros marathons du monde. "Il  ne me manque Berlin et Tokyo pour l’instant". Lui et ses espadrilles ne sont donc pas près de s'arrêter.



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