C'est l'Office National de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qui le confirme. Pourtant "Claverina" et "Sorita", deux femelles capturées en Slovénie et lâchées le 5 octobre dans les Pyrénées-Atlantiques n'étaient pas les bienvenues. Elles seraient du côté français.
Les plantigrades n'avaient pas pu être introduits sur les sites initialement prévus car des éleveurs avaient bloqué les routes pour empêcher leur arrivée. Elles ont finalement été lâchées sur "des sites alternatifs dans les vallées d'Ossau
et d'Aspe", rappelle l'ONCFS dans un communiqué.
Un collier GPS
Elles sont équipées de colliers GPS, un système qui permet de suivre leur parcours quotidien. Elles "se sont beaucoup déplacées" pour explorer leur nouveau territoire, Sorita parcourant jusqu'à 150 kilomètres en troissemaines. Elles sont "toujours présentes dans la zone montagneuse des vallées d'Aspe et d'Ossau". Elle sont "en parfait état de santé".
Les ourses doivent à présent trouver une tanière pour leur repos hivernal qui va de novembre à mars. Un période sensible pour l'ONCFS
D'ici là, toute perturbation peut être préjudiciable à la vie des ourses, mais aussi à leur comportement.(...)
Les services de l'État en Pyrénées-Atlantiques restent ainsi particulièrement vigilants et mobilisés pour prévenir toute perturbation intentionnelle ou accidentelle."
La population d'ours dans les Pyrénées est de 43 animaux, après des réintroductions en 1996 et 2006, mais elle "n'est pas encore complètement viable", avait expliqué au moment du lâcher Nicolas Alban, chef de projet pour cette opération à l'ONCFS.
Le choix pour la réintroduction s'est porté sur deux femelles car il y a deux ours en Béarn, avec l'espoir de "renforcer cette partie occidentale des Pyrénées" s'ils se reproduisent.
Elles n'étaient pas les bienvenues
Pour les opposants aux ours, leur présence n'est pas compatible avec l'élevage. L'animal, qui se nourrit à 70% de végétaux, peut s'attaquer occasionnellement à des brebis ou provoquer la chute de dizaines d'entre elles d'un escarpement si elles sont effrayées.Selon l'association pro-ours "Pays de l'ours Adet", entre 18.000 à 30.000 brebis meurent chaque année lors des estives dans les départements pyrénéens, de maladies, d'accidents, à cause de la foudre etc.
En 2017, selon un rapport de l'ONCFS et du Réseau ours brun, il y a eu 162 attaques attribuables à coup sûr à l'ours, avec 464 animaux tués ou blessés.
Le réseau ours
Depuis 1983, un "réseau Ours Brun" (ROB) a été créer pour "se doter d’un outil de suivi scientifique à grande échelle de la population d’ours pyrénéenne" avec un réseau de correspondants.C'est alors le Ministère en charge de l’écologie qui confie à L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) ce suivi sur le versant français des Pyrénées.Aujourd'hui, cela représente 5 agents de l’ONCFS ainsi que 2 techniciens de fédération des chasseurs et un agent de l’Office National des Forêts.
En savoir plus sur le bilan de ces observations en 2017 sur le site de l'ONCFS.
Parmi les autres Chaque mois, d’avril à novembre, le réseau Ours brun fait une sélection de photos et vidéos d’ours brun dans les Pyrénées Françaises