Interview du tennisman qualifié en huitièmes de finale de l'Open d'Australie. Samedi à Melbourne, il a sorti le N.7 mondial, l'Argentin, Juan Martin Del Potro, en cinq sets (6-3, 6-3, 6-7, 3-6, 6-3). Chardy était le troisième Français à se hisser à ce niveau de la compétition.
Q : Est-ce la plus belle victoire de votre carrière?
R : "Elle fait vraiment plaisir. Battre l'un des meilleurs joueurs du monde, en cinq sets et en Grand Chelem, ça procure beaucoup d'émotions. C'est peut-être la plus belle victoire de ma carrière oui. C'est une belle récompense pour tous ces moments où on s'entraîne dur, où on souffre, et je savoure ce moment."
Q : Où la situez-vous par rapport à celle contre David Nalbandian à Roland-Garros en 2008?
R : "Pour moi elle vaut beaucoup plus. Il y a cinq ans ça avait été incroyable que je sois en huitièmes de finale. J'étais 180e mondial, ce n'était pas normal du tout. Moi même, je n'y croyais plus lorsque j'étais mené deux sets à zéro. Et puis, je ne sais pas ce qui s'est passé, de la poussière magique peut-être, mais je n'ai plus raté un coup. C'était un moment de folie. Aujourd'hui ça a été très différent. J'ai bien joué du début à la fin et je me sens plus à ma place. Je sais que je suis capable de bien jouer au tennis et pour l'une des premières fois de ma carrière j'ai réussi à le faire pendant cinq sets."
Q: Comment vous y êtes-vous pris pour gagner ?
R: "L'année dernière il m'avait mis une bonne rouste. Je savais qu'il fallait essayer de varier au maximum. Je lui ai fait beaucoup de revers coupés court car les grands ont du mal à plier les jambes, pour ensuite lui faire mal avec mon coup droit dès que j'avais une ouverture. J'ai gardé cette tactique du début à la fin et c'est ce qui m'a permis de gagner."
Q: Vous êtes-vous senti fort mentalement ?
R: "Oui, je n'ai jamais pensé à essayer de changer mes schémas. J'étais sûr de ce que je faisais, de ma tactique. Je suis resté très calme et j'y ai toujours cru. J'étais relâché quand j'ai servi pour le match, je suis content d'avoir réussi une finition propre comme ça."
Q: Ce serait dommage de s'arrêter là...
R: "Je ne pense jamais à m'arrêter. J'ai fait un très bon match aujourd'hui, c'est bien d'être content, mais il ne faut pas l'être trop non plus. Il faut que je reste concentré si je veux aller plus loin dans le tournoi."
Q: Pensez-vous pouvoir battre Andreas Seppi au prochain tour ?
R: "Oui, c'est jouable. J'ai battu ma grosse tête de série et maintenant je prends son tableau avec la récompense d'avoir un joueur moins bien classé derrière. Il va falloir que j'en profite."
Q: Vous entraîner avec Serena Williams au sein de l'Académie Mouratoglou semble vous inspirer...
R: "C'est la meilleure et c'est toujours bien de s'inspirer des meilleurs. Quand on voit comment elle s'entraîne, son sérieux, on a envie de la suivre. Le fait d'avoir retrouvé une équipe, une stabilité avec des gens en qui j'ai confiance, ça m'aide à jouer plus relâché, d'être libéré pour le court."
Propos recueillis en conférence de presse par l'AFP