Le président bolivien, Evo Morales doit rencontrer, lundi, son homologue français François Hollande. Mais ce samedi. il est dans les Pyrénées-Atlantiques. L'Université de Pau et des Pays de l'Adour (UPPA) lui a remis les insignes de Docteur Honoris Causa.
Ce titre est l’une des plus prestigieuses distinctions décernées par les établissements d’enseignement supérieur français. Il permet d’honorer « des personnalités de nationalité étrangères en raison de services éminents rendus aux Sciences, aux Lettres et aux Arts, à la France ou à l’établissement d’enseignement supérieur qui décerne le titre».
Dans son dossier de presse, l'UPPA souligne "la trajectoire singulière du président bolivien, son engagement pour les droits de l’homme et la reconnaissance historique des différentes cultures indigènes, l’éradication de l’analphabétisme et son soutien à un enseignement supérieur public de qualité" et rappelle également son engagement "dans la préservation et la promotion des cultures "
C'est la deuxième visite d'Evo Morales à Pau. Il y était venu en 2002 pour le Festival Cultur’America de 2002. A l'époque, il était syndicaliste paysan, et il avait animé avec José Bové, porte-parole de la Confédération paysanne, une soirée-débat intitulée « La lutte des paysans « cocaleros » de Bolivie ». Jean Ortiz, président du festival était à l'origine de l'initiative qui avait "permis de nouer des contacts très fructueux avec nombre de personnalités locales des mondes politique, universitaire, associatif, économique…", explique l'Université qui a donc choisi d'honorer cette année Evo Morales.
José Bové aujourd'hui député européen écologiste et altermondialiste était dans l'assistance.
Le président bolivien l'a salué quand il a retracé son parcours et ses combats syndicaux comme dirigeant du puissant syndicat des producteurs de feuille de coca ("cocalero"), que l'on accusait alors "d'être un narco-trafiquant" :
"Nous sommes au pouvoir depuis 10 ans et c'est grâce à cette stabilité politique que nous sommes forts économiquement," a-t-il souligné."Je salue José Bové, un frère que j'ai connu en 2002 à Pau, où j'avais été invité en tant que syndicaliste au village d'Emmaüs Lescar-Pau où nous avions animé des débats". "Depuis 2002, le temps a passé et nous nous sommes organisés "
Et de conclure : "ce n'est pas rien d'être élu, nous devons oublier tous les intérêts personnels et nous consacrer au peuple."
Au pouvoir depuis 2006, un record de longévité parmi les chefs d'État en exercice en Amérique Latine, Evo Morales a décidé de soumettre la question de sa candidature à un éventuel quatrième mandat lors d'un référendum prévu pour le 21 février 2016.
Le troisième mandat de cet ancien berger, ardent critique de l'économie néolibérale et des politiques américaines, court jusqu'en 2020.