Logement au Pays Basque : Alda de nouveau mobilisée pour aider un couple menacé d'expulsion par leur propriétaire

L’association basque s’est de nouveau mobilisée ce jeudi 30 juin pour venir en aide à une famille de Boucau, qui se voit expulsée de leur domicile en location, après avoir signé un préavis frauduleux. pratiques frauduleuses pour mettre dehors des locataires

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Se retrouver sans domicile dès que débute la saison estivale, la situation est presque habituelle sur la côte basque, prise d’assaut, l’été venu par les touristes. Mais cette année, les locataires expulsés ne retrouvent plus de logement, face à une flambée des prix inattendue.

► Reportage de R. Garat et R. Poissonnier

L’association basque s’est de nouveau mobilisée ce jeudi 30 juin pour venir en aide à une famille de Boucau, qui se voit expulsée de leur domicile en location, après avoir signé un préavis frauduleux. ©France 3 Euskal Herri

Préavis postdaté

C’est le cas d'Adrien Escourido et sa compagne, qui louent un logement à Boucau. En février, lors de la signature de leur bail, leur propriétaire leur demande de fournir également un préavis, postdaté au 30 mai, attestant qu’ils partiront du logement à la fin du mois de juin.

Une pratique illégale que le couple a été contraint d’accepter, sans quoi le logement ne leur aurait pas été attribué. "On commençait nos emplois respectifs une semaine après. On était obligés de signer cette lettre pour garder nos emplois", explique Adrien Escourido.

Le 21 mai dernier, le couple et leur enfant de trois ans, envoient une lettre recommandée au propriétaire pour l’informer de leur changement de décision. Ils souhaitent rester dans le logement jusqu’à l’échéance de leur bail, en février 2023. La situation énerve le propriétaire qui refuse alors de récupérer la lettre recommandée.

Restant sur les conditions du préavis signé en février, il a envoyé ce jeudi matin un huissier, pour réaliser “l’état de sortie” des locataires.

"L’huissier de justice est reparti au bout de quelques minutes après une discussion courtoise avec les militants d’Alda. Ceux-ci lui ont expliqué que le bail liant propriétaires et locataires avait été établi le 26 février 2022 et qu’il était donc valable pour une durée de 12 mois, les locataires n’étant ni étudiants ni travailleurs mobiles", précise l'Alda dans son communiqué.

Usurpation d'identité

Si la lettre envoyé par le couple de locataires reste donc sans réponse, une autre est bien réceptionnée par le propriétaire. Posté le 30 mai à 15h30, directement au bureau postal de Boucau, le courrier contenait une copie du préavis, présumément écrit par la locataire de l'appartement. Une lettre dont les propriétaires ont, cette fois, accusé réception.

Quelqu'un a pris notre identité pour poster cette lettre qui réaffirme notre volonté de partir de l'appartement.

Adrien Escourido, locataire

France 3 Euskal Herri

Le locataire mise sur les caméras de surveillance de La Poste de Boucau, d'où a été postée la lettre pour identifier l'expéditeur. Le bureau a en effet indiqué conserver les images pendant deux mois, à l'attention des policiers.

En parallèle, le 28 juin, la locataire a porté plainte pour usage de faux en écriture, en fournissant une attestation de son employeur montrant qu’elle était au travail le jour et l’heure où le préavis en recommandé a été envoyé.

Lutte contre les baux frauduleux

Ces pratiques, l’Alda en a fait son cheval de bataille. Saisie par les locataires, elle organisait ce matin à 8 h 45 une mobilisation sur la place Colonel Fabien à Boucau pour dénoncer l’expulsion du couple et les pratiques frauduleuses des propriétaires. "Ce n'est pas une pratique nouvelle et c'est une pratique de masse. Ce qu'il y a de nouveau, ce sont les locataires, qui ,expulsés de leur logement annuel, n'arrivent pas à retrouver de logement pour l'été", précise Txetx Etcheverry, membre de l'Alda.

Depuis des mois, l'association vient en aide aux locataires pour requalifier leur baux. Ils en ont régulé une soixantaine au total, "la pointe de l'iceberg" selon l'association. "On voit de tout. Il y a environ douze types de baux frauduleux différents. Beaucoup n'osent pas affronter leur propriétaires mais avec notre expertise, et les décisions judiciaires qui découlent de nos actions, beaucoup se rendent compte qu'ils sont dans leur droit", explique Txetx Etcheverry.

L’association a récemment rencontré le Préfet des Pyrénées-Atlantiques et les responsables de la Direction départementale de la protection des populations, pour mettre fin à ces pratiques frauduleuses massives. Une réunion dont les échanges sont encore secrets mais "très positifs" selon l'association qui compte assainir le marché locatif basque d'ici deux ans.

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