Ce samedi matin, la procureure de la République de Pau, Cécile Gensac, a tenu une conférence de presse au lendemain de l'agression mortelle du chef du pôle asile du CADA de Pau. Voici les derniers éléments connus.
Un homme de nationalité soudanaise âgé de 38 ans sera déféré dimanche en vue d'une mise en examen pour assassinat et d'une incarcération a annoncé ce samedi le parquet de Pau, qui a confirmé l'absence de "toute intention
terroriste".
Après l'agression mortelle vendredi d'un responsable de centre de réfugiés de Pau, hier, la garde à vue de l'homme a été prolongée ce samedi matin au terme des premières 24 heures. L'agresseur n'était "ni signalé ni fiché dans le cadre de la radicalisation violente, et les éléments recueillis permettent d'écarter toute intention terroriste", a souligné Mme Gensac, confirmant des premières informations vendredi de source policière.
Le suspect a reconnu les faits
Le Soudanais, en France depuis 2015, mais qui ne bénéficiait plus depuis novembre 2020 d'autorisation de séjour à la suite de condamnations, a reconnu les faits et expliqué aux enquêteurs qu'il "nourrissait des reproches" à l'égard de la structure d'accueil de Pau, a ajouté la procureure. Il considérait "que sa situation n'a(vait) pas été correctement traitée"
Il était venu pour "obtenir de la structure et donc de la victime un papier (...) afin de permettre son maintien sur le territoire national" et éviter de retourner au Soudan, selon Mme Gensac. Il était déjà venu "trois fois dans la semaine en cours" dans le centre, où il avait été pris en charge par le passé.
Vendredi, vers 10H30, il était venu au Centre d'accueil pour demandeurs d'asile Isard-COS à Pau. Le chef de pole l'a finalement reçu dans son bureau. Alerté par des cris, les employés ont aussitôt appelé la police et les pompiers. Quand ces derniers sont arrivés sur place, la victime gisait au sol, l'individu était maîtrisé et gardé par des employés dans un bureau annexe. La BAC de Pau l'a alors interpellé sans qu'il n'oppose de résistance.
Malgré les secours portés par le samu arrivé très rapidement sure place, le chef de service est mort une heure après l'agression. Les premières constations du médecin légiste font état de 13 plaies, essentiellement au thorax. Un couteau a été retrouvé sur les lieux de l'agression.
La victime de 46 ans, un père de deux enfants, un travailleur social expérimenté qui était chef du pôle "asile" de la structure depuis six ans, est mort de ses blessures environ une heure après les coups portés, a indiqué la procureure.