Pendant le confinement, ils sont en première ligne. Aucun répit pour les personnels soignants. Ils poursuivent sans relâche leur travail quotidien et appelle les citoyens à l'aide : " Restez chez vous ! "
Le coronavirus chamboule leur quotidien mais infirmiers et infirmières font face. A l'hôpital, ils sont sur le pied de guerre. A domicile, ils adaptent leur travail à cette situation inédite et anxiogène pour leurs patients.
Je me sens en état de risque
Christophe visite 25 patients chaque jour à Pau. Depuis l'arrivée du coronavirus, 6 d'entre eux lui ont demandé de cesser les visites. Certains, les plus âgés, se sont confinés avec des proches, d'autres, ne souhaitent prendre aucun risque. "Notre quotidien a beaucoup changé. Travailler avec un masque en permanence et réaliser tous les soins avec des gants, c'est totalement inédit à domicile", explique Christophe, "mais le virus circule rapidement et il arrive que je doive soigner des personnes qui vivent dans des conditions insalubres. D'autres ne prennent pas la peine de tousser ou d'éternuer avec leur main devant la bouche. Je me dois de redoubler de vigilance à tous les niveaux pour préserver ma santé et celle de mes autres patients car je me sens clairement en état de risque."Mon quotidien a changé : j'évite tant que je peux de toucher toutes les surfaces à risques chez mes patients, les poignées de porte ou les boutons d'ascenseur. Je me lave les mains en arrivant, en partant. J'utilise systématiquement des gants jetables à usage unique. Je désinfecte ma voiture entre chaque visite. Et désormais je lave mes vêtements professionnels et ceux du quotidien séparemment.
Faire face à l'anxiété
Les infirmiers libéraux sont également en première ligne dans le rôle de celui qui répond aux angoisses de ses patients sur le coronavirus. "Beaucoup ne comprenennent pas ce qu'il se passe. Ils sont très anxieux et me posent d'innombrables questions. Je prends le temps qu'il faut pour y répondre et tenter de les rassurer." Son angoisse à lui, c'était la semaine dernière. Les masques tardaient à arriver à Pau et il devait malgré tout effectuer sa tournée.
Avec mes collègues du cabinet, nous avons travaillé une semaine sans masque. Jeudi dernier, nous avons pu récupérer notre première dotation de masques chirurgicaux et FFP2. Une dotation hebdomadaire et stricte. Juste le nécessaire.
Un seul message : restez chez vous
Des infirmiers d'Aquitaine, d'autres régions françaises et de Suisse ont posté sur Facebook une video appelant la population à rester confinée. Manon Aussant, une jeune infirmière béarnaise qui travaille en Suisse, est à l'origine de cette initiative. Elle a réalisé cette vidéo en rassemblant des photos envoyées par des collègues infirmiers dans plusieurs hôpitaux : « Nous nous mettons en danger au quotidien. Nous avons fait ce métier pour aider les autres, pas pour être victimes de votre inconscience. Au nom de tous les infirmiers, aides-soignants, professionnels de santé mais aussi policiers, caissiers, commerçants de première nécessité : restez chez vous ! »
Pour nous aider à limiter les malades et arrêter cette guerre virale, restez chez vous!